Histoires des hôtels de Liège
de Marcel Conradt

critiqué par Catinus, le 8 décembre 2024
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
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Marcel Conradt : « Histoires des Hôtels de Liège »
En parcourant ce livre, on se rend mieux compte que la ville de Liège compta jadis de très nombreux hôtels. L’auteur en fait le recensement avec de nombreuses photos à la clef, des documents tels des menus, des anecdotes, le nom de gens célèbres qui ont séjourné dans ces établissements. L’hyper-centre dont la place de l’Opéra, la place Saint Lambert étaient particulièrement accueillants pour nos visiteurs ; plus loin, la place des Guillemins également mais tous les quartiers sont inspecté minutieusement.
Marcel Conradt connait particulièrement le domaine de l’hôtellerie, de la restauration car certains membres de sa famille ont œuvré toute leur vie dans la profession, comme vous pouvez le constater dans les extraits repris ci-dessous. Suivez le guide >>>

Extraits :

- Mon oncle Pierre, le frère de mon père, fut maître d’Hôtel de Suède avant de gérer, durant de nombreuses années, son voisin de presqu’en face : Le Vénitien. (…) Quant à mon père, Georges Conradt, il travailla, lui aussi, toute sa vie dans la restauration. (…) Mais bien avant tout cela, fin du XIXème siècle, mes arrière grands-parents géraient déjà un restaurant-guinguette à Bressoux.

- Près de la gare du Palais, il n’y avait guère d’hôtels, hormis le Notger. Quoique ! Tout juste à côté, dans ce qui s‘appelait alors rue de Bruxelles, on trouvait toute une série de petits hôtels d’un tout autre genre, qui ne correspondent pas exactement à ceux dont nous allons parler dans cet ouvrage.

- Pour la petite histoire, le jeune Georges Simenon, alors journaliste à la Gazette de Liège, a bien connu cet Hôtel de l’Europe. Et il y était connu … Enfin d’une certaine façon et peut-être pas la meilleure ! C’est en effet là qu’un soir de 1919, alors qu’il avait été envoyé par son journal afin de couvrir un banquet commémoratif. Sim, comme il se faisait appeler, a fortement abusé de la dive bouteille. Particulièrement éméché, il quitte la salle de banquet après avoir, semble-t-il, injurié les participants. Il sort de l’hôtel et se précipite au Théâtre du Trianon, situé juste en face. Il entre dans les coulisses, qu’il appréciait particulièrement pour des raisons pas très journalistiques, ni artistiques … Il monte sur scène et poursuit les danseuses en criant « Je veux celle-là ! Je veux celle-la » ! Scandale bien évidement. Jeté dehors, il va au siège du journal, rue de l’Official, et y traite de tous les noms son directeur.

- Le Grand Hôtel d’Angleterre et son célèbre restaurant La Bécasse ! La Bécasse, le rendez-vous d’après Gymnase et d’après Opéra, l’endroit où la plupart des acteurs de passage à Liège se retrouvaient pour grignoter un bout après leur spectacle. (…) Une taverne-restaurant où j’allais régulièrement avec mes parents. Nous y avions, comme d’autres habitués, notre table réservée. Nos voisins, certes d’un soir, furent notamment Brialy, Jean Gabin, Robert Lamoureux, Bernard Blier, Darry Cowl, Marina Vlady, Robert Hossein, Mylène Demongeot, Laurent Terzieff, De Funès, Lino Ventura et bien d’autres.

- L’Univers a tout traversé, tout vu. Les heurs et les malheurs. Il a vu devant sa terrasse tous les modèles de trams, de trolleys et de bus qu’a pu compter Liège. Il aura assisté, en 1880, à l’arrivée des premiers trams à vapeur. (…) Il aura dû subir la vue humiliante des défilés des troupes allemandes en 1914, les casques à pointe de sinistre mémoire. (…) Il a observé, certainement admiré, les nombreuses évolutions de la mode féminine mais aussi masculine. Il a vu naître et se développer l’automobile.