L'autre part
de Morgane Az

critiqué par Pucksimberg, le 2 décembre 2024
(Toulon - 45 ans)


La note:  étoiles
Sur les traces d'une française à Tanger
Lina vient de perdre sa grand-mère Manelle. Elle vient de récupérer le journal intime de cette dernière et sait qu’elle a vécu à Tanger sans savoir grand-chose de cette période. Elle décide donc de se rendre dans cette ville marocaine sur les traces de cette femme dont elle ne sait pas tout. En partant dans cette ville bouillonnante, elle replongera aussi dans le passé de sa grand-mère, mais aussi de ce pays qui était encore sous le Protectorat français. Dans les années 50, des groupes de résistance s’organisent contre les Français, des groupes féministes aussi se forment et les relations entre Français et Marocains ne sont pas toujours simples car les enjeux politiques sont importants.

Ce roman fait voyager le lecteur qui, à l’image de Lina, découvre Tanger. Il y a un peu d’orientalisme dans ce texte avec des éléments qui sont censés donner un caractère pittoresque, comme les noms des pâtisseries orientales, les odeurs des épices ou certains codes propres à ce pays. On y reconnaît les codes qui donnent une image positive du pays. C’est aussi un voyage dans le temps, puisque nous replongeons dans la période où les Marocains veulent leur autonomie. Le lecteur ressent ce dépaysement, ce qui est plutôt agréable.

Les femmes occupent une place importante dans ce roman car elles s’affirment et veulent participer à cet élan de résistance pour la liberté. Elles agissent dans l’ombre et des idées féministes se font sentir. Il y a aussi tout simplement davantage de personnages féminins avec des caractères bien marqués. Les personnages masculins ne sont pas en reste et il y a aussi des figures qui sauront intéresser le lecteur, comme Marzouk le conteur qui confère une immortalité à certaines légendes ou histoires marocaines qu’il transmet dans la rue. Le fait que ces individus consolident leur culture en en façonnant certains éléments est louable.

L’écriture reste le point qui ne m’a pas séduit du tout. Je la trouve peu accrocheuse, pas tellement poétique contrairement à ce que j’ai pu lire sur d’autres sites de critiques de lecteurs. Les dialogues sont d’une grande simplicité, ce qui donne un côté réaliste certes, mais cela ne m’emballe pas. Le roman alterne des chapitres courts, tantôt centrés sur Lina, tantôt sur Manelle. La trame reste tout de même sans grandes surprises, exceptée la fin. Les petites questions disséminées dans le roman sont sympathiques, mais tombent un peu comme un cheveu dans la soupe. Cela reste un roman agréable à lire, mais ce n’est pas un grand roman à mes yeux. On se plaît à découvrir ces personnages, on tourne les pages rapidement, mais ce n’est pas très novateur.