Les blondes et papa
de Charles Exbrayat

critiqué par Jfp, le 1 décembre 2024
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans)


La note:  étoiles
détectives en herbe
Peu d’auteurs se sont risqués à écrire des polars drolatiques. Chester Himes, bien sûr, Charles Williams parfois, mais en France Charles Exbrayat, aujourd’hui quelque peu oublié, reste le champion de cette catégorie, notamment avec sa célèbre Imogène McCarthery. Ici, ce sont deux enfants, disons plutôt pré-adolescents, qui sont les héros de cette histoire truculente nous transportant dans un Pays de Galles dont les habitants, folklore oblige, ont des noms parfaitement imprononçables. Buddug, douze ans, accompagnée par son "fiancé" Caradog, va se mettre en tête d’innocenter son père Ianto, un veuf attiré de façon obsessionnelle par les femmes blondes, accusé du meurtre du banquier Gwylim Hughes. Au nez et à la barbe des policiers en charge de l’enquête, notre détective en herbe, avec l’aide bienvenue de Sioned, la gigantesque tante de Caradog, va débusquer les traîtres qui ont conduit son cher papa à deux doigts de la potence. Tout l’art d’Exbrayat est de rendre parfaitement crédible les situations les plus abracadabrantesques, tout en dénonçant avec humour les travers et chausse-trappes de nos sociétés policées. On rit mais on a hâte de savoir si notre trio va réussir à rendre justice à ce père tant aimé malgré son vilain défaut. Une réussite du genre…