L’Illustre Gaudissart
de Honoré de Balzac

critiqué par Cédelor, le 25 novembre 2024
(Paris - 52 ans)


La note:  étoiles
Un Balzac dans le registre du comique
« L’Illustre Gaudissart », avec un I majuscule à « illustre », à la fois en manière d’ironie que pour représenter l’état social où est parvenu le personnage principal, qui est Gaudissart, prénom Félix, auquel Balzac consacre cette nouvelle, qui est plutôt une petite historiette, plus anecdotique qu’autre chose, est le premier texte de Balzac que je rencontre, qui soit franchement dans la veine du comique et de la dérision.

C’est l’histoire donc de Félix Gaudissart, qui est représentant de commerce à Paris, et qui est chargé par les grandes marques de commerces, les banques et les assurances de vendre leurs produits et placements auprès des habitants des provinces de la France. L’homme, qui ne manque pas de ridicule, a toutefois du bagout et de l’assurance à en revendre et, doué dans ce métier, il est payé cher par ceux qui l’emploient car il sait convaincre le français lambda et provincial, toujours supposé plus niais que le parisien, à leur acheter abonnements aux journaux, articles de modes, placements d’assurance, etc. D’où son surnom d’Illustre.

Mais arrivé en mission en région tourangelle, d’où est originaire justement Balzac, cet illustre Gaudissart va avoir affaire à forte partie face à la mentalité malicieuse des habitants de cette région, et à malin, malin et demi, où chacun pense duper l’autre ! Une mignonne histoire qui repose sur les oppositions supposées de mentalité entre parisiens et provinciaux, plutôt négligeable dans l’œuvre de la Comédie Humaine.

On l’aura compris, ce court texte est essentiellement comique, dans lequel l’auteur sait déployer une belle verve qui fait sourire, sans aller à rire franchement aux éclats quand même. En matière d’humour, on a fait mieux. Il n’empêche qu’on découvre là une nouvelle facette du talent protéiforme de Balzac, capable d’écrire dans tous les registres.