J'ai plus d'un fil en mon dédale
de Monique Thomassettie

critiqué par Débézed, le 24 novembre 2024
(Besançon - 77 ans)


La note:  étoiles
En suivant le fil de Monique
Monique m’a fait lire l‘ouvrage mémoriel qu’elle a publié au printemps dernier, ce fut pour elle l’occasion de faire un point su ce qu’elle a écrit, sur ce qu’elle peut écrire, sur le réel talent qu’elle a, … J’ai pu constater à ma lecture qu’elle a effectivement un vrai talent d’écrivain, de poétesse notamment, qu’elle a de belles qualités littéraires, une grande finesse d’esprit, une sensibilité très affûtée, une perception très fine de son environnement et des personnes qui l’entourent, une réelle sensualité. Bref c’est une vraie auteure, j’en suis d’autant plus convaincu après la lecture du présent recueil de poésie que je viens de lire. J’y ai retrouvé toutes les qualités littéraires que j’avais découvertes lors de la lecture de son texte mémoriel.

Ce recueil évoque pour commencer la nature, le temps qu’il fait auquel Monique semble plutôt sensible et qui semble influer sur ses états d’âme et son humeur. « Quelle tempête / balayera / les poussières et les cendres / qui occultent les vitres / brouillent l’horizon ? // … ». « Colère, puis harmonie. / Orage, puis ciel bleu. // Mais l’orage est aussi harmonie ! / Le souffle des orages ! et les tempêtes ! // Giorgione ! Shakespeare ! Beethoven ! ». Et la neige qui dansait joyeusement devant ma vitre quand je lisais ce recueil : « La neige. J’en ai rêvé ce matin ! / Juste avant mon réveil ». Moi, je ne rêvais pas elle tombait bien …

Mais ce qui inspire surtout Monique ce sont les arts, la musique notamment qu’elle aimer particulièrement et qu’elle aurait voulu pratiquer à un autre niveau. « Envie d’écrire un recueil automatique / où les mots auraient un sens / comparable à celui mystérieux / des notes en musique ». « Quand l’ensemble des instruments soufflent. / C’est émouvant, bouleversant, / tous ces souffles qui parlent, / qui disent tant de choses encourageantes ». Cette musique qu’elle sait si bien mettre dans ses vers : « Musique promise. / vivant des promesses / que je me fais à moi-même. // Tous mes livres chantent en chœur / d’une seule voix : / la mienne ! » .

La musique l’appelait mais ce sont la littérature et la peinture qui ont occupé la plus grande partie de son temps de création. « Aurais-je été une bonne pianiste ? / Mais j’aurais pu créer de la musique. / Composer de la même façon que je crée / en écrivant, et avant en peignant… ». L’écriture qui fut peut-être sa première passion, avec la peinture, l’art d’écrire qu’elle évoque dans ses textes : « … / L’alchimie poétique se travaille / à L’ombre d’une personnelle / et lumineuse méditation ». « Mon style // classique et nerveux // Dès lors, mesurément éclaté // Il n’est point / un long fleuve tranquille, / ronronnant et content / de soi // … ». Ces textes sautillent allègrement en chantant joyeusement de belles assonances et parfois grondent un peu plus fort…

Un recueil en forme de bilan prématuré peut-être, tant elle écrira encore, je l’espère : « Comment faire abstraction / de ce que j’ai précédemment écrit et peint ? / Tant d’’œuvres écrites et plastiques derrière moi, / qui errent, en attente d’une reconnaissance. / Alors, j’y reviens : par fidélité à moi-même ». La reconnaissance viendra … un jour, comme pour tous les grands artistes. Le talent, l’art, l’œuvre se conjuguent dans l’éternité…