Voulons-nous (sérieusement) changer le monde ?
de Bertrand Badré

critiqué par CHALOT, le 21 novembre 2024
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
une vision humaniste et libérale
L'auteur de ce livre est une imminence de l'économie, il a exercé différentes responsabilités allant de la direction financière du Crédit Agricole à la direction générale de la Banque mondiale.
La production qu'il nous présente est un pensum sérieux, documenté, intéressant sur la situation économique et les perspectives à l'aune de l'après COVID .
Je le suis volontiers quand il explique que la période du confinement mondial quasi généralisé a remis les pendules à l'heure.
C'en était fini de la fameuse loi de l'Union Européenne, imposée aux états membres de ne pas dépasser les 3% de déficit !
En cas de dépassement, il y avait la menace de sanctions et une loi économique qui voulait que sans limiter les budgets, les états allaient entrer en crise mortelle.
Durant le Covid 19, ce verrou imposé a sauté sans que cela entraîne la « bérézina »!?

L'auteur « milite » en faveur de la construction d'un monde plus juste et plus durable.
Tout le monde devrait s'y mettre, ensemble, les entreprises, les états et les citoyens.
L'auteur a raison de souligner que sans un changement d'orientation, la planète va à sa perte ; qu'il s'agisse du réchauffement climatique, de la paupérisation de centaines de millions d'humains ou d'un risque majeur de guerre mondiale.
« On ne changera pas le modèle si on ne prend pas son tournevis et qu'on ne change pas les règles comptables.... »
C'est beau, c'est généreux mais utopique !
Quand l'auteur rappelle que 30 000 étudiants français « avaient choisi de s'engager à ne pas aller dans une entreprise qui ne respecterait pas un certain nombre de principes. »Il n'oublie pas de préciser que le travail devenant plus rare, « ce sera certainement plus difficile » ! C'est exact !

Comment éviter le pire, comment changer de politique si le système n'est pas changé, la logique du capitalisme c'est la recherche du profit maximum pour quelques uns et la concurrence exacerbée ?
L'auteur a raison de vouloir garder constamment l'homme au centre de nos préoccupations mais il fait le choix du vœu pieux en faisant plusieurs fois référence au pape Jean-Paul II !?
Se mettre en mouvement, ce n'est pas essayer de réformer ce qui n'est pas réformable mais de changer de système car celui qui se maintient continue à précipiter l'Humanité vers sa perte.

Jean-François Chalot