Les évaporés
de Isao Moutte

critiqué par Mimi62, le 21 novembre 2024
(Plaisance-du-Touch (31) - 71 ans)


La note:  étoiles
Des mondes parallèles au Japon
Cette BD est inspirée du roman du même titre de Thomas B Reverdy

Contrairement à ce que laisse penser la couverture, l'ensemble de la BD est en noir et blanc. Cela convient bien au sujet traité : celui ces disparitions volontaires au Japon pour des raisons diverses dont celle relative à l'honneur en cas de perte d'emploi.

Le trait des personnages est dans l'esprit de la ligne claire, plutôt précis, ce qui permet de reconnaître plutôt aisément les personnages. Le dessinateur sait garder les mêmes traits à ses personnages tant dans les expressions diverses que dans les angles de vue différents. Cela est un point très positif.
Pour les décors c'est tout à la fois un mélange de ligne claire et d'esprit pointilliste ou crayonné pour certains détails,. L'ensemble est plutôt agréable mais surprend par moment. Au final cela me laisse dont une impression positive avec quelques regrets voire agacement (double page - qu'il faut accepter de percevoir dans son ensemble sans chercher à lire des détails par exemple).

Le scénario mélange plusieurs thèmes, associe plutôt. Le point de départ se trouve être le licenciement d'un employé, sur un quiproquo. Employé modèle, son patron pense que son employé a découvert les magouilles financières que le patron organise. Ce n'est nullement le cas. Ce n'est que lorsqu'il apprend son licenciement que cet employé va s'interroger sur les causes et découvrir ces trafics.
Cet employé se trouve alors plongé dans ce monde parallèle des personnes qui cherchent à démarrer une nouvelle vie.
Un autre sujet est celui du tsunami et de la catastrophe de la centrale nucléaire qui s'en est suivi. Apparaissent le problème du déblaiement, des victimes, des disparus, des enfants maintenant seuls, et des inévitables magouilles pour que quelques-uns s'enrichissent.
Des destins vont se croiser et permettre à certains de retrouver leur vie antérieure ou alors de faire pour de bon une coupure avec leur vie d'avant.
La fin est ouverte pour plusieurs personnes. J'avoue ne pas aimer ce type de fin et je suis donc resté sur ma faim. Cela n'entache pas la qualité de l'ouvrage, c'est juste un ressenti personnel.

Un ouvrage que j'encourage vivement à lire.