Poésies romantiques et autres poèmes
de Alain Marc, Anne Paulet

critiqué par Débézed, le 19 novembre 2024
(Besançon - 77 ans)


La note:  étoiles
La poésie en diverses formes
Alain Marc, artiste protéiforme, a publié plus d’une vingtaine de livres mais celui-ci est son premier recueil. Pour donner encore plus de force et d’émotion à ses mots il les a associés avec des illustrations d’Anne Paulet qui dessine des visages très expressifs dans lesquels le regard semble interpeller le lecteur, comme pour lui demander ce qu’il pense de ce que l’auteur a écrit. Ce recueil ressemble un peu à un bilan que l’auteur voudrait faire après une déjà longue carrière d’écriture poétique. Il y publie des vers comme il voudrait en lire plus souvent, des vers qui sortent des carcans de l’académisme poétique, des vers qui expriment les émotions, des vers qui dessinent des images, qui sonnent au son de la musique et du rythme que le poète veut leur donner. Il inclut aussi dans ce recueil des notes et de des réflexions qu’il a consignées depuis de nombreuses années sur l’écriture poétique telle qu’il la conçoit après des années de pratique. Il complète ce recueil avec « Une adolescence », des poèmes écrits quand il était plus jeune, des poèmes qui lui inspirent certaines réflexions sur l’art d’écrire dans le feu de la jeunesse comparé à l’art d’écrire au moment de la maturité.

Dans l’une les notes qu’il publie dans ce recueil, l’auteur explique pourquoi, il préfère une poésie empreinte d’émotion, de musique, de rythme plutôt qu’une poésie trop académique enfermant les vers et leur expression dans un carcan formel trop rigide et même parfois castrateur. Il écrit de la poésie en ne respectant pas toujours l’alternance rime féminine, rime masculine, il ne respecte pas plus la césure se fiant plutôt au rythme « naturel » du vers, il tient surtout compte de l’émotion qu’il contient et de son sens pour déterminer les sons qu’il veut faire entendre. Il remet en cause la notion d’alexandrin qui ne répond pas à la question qu’il se pose quand il entend certains vers où le rythme correspond si bien à ce qu’ils expriment.

L’art d’écrire semble être le sujet principal de cet opus et la préoccupation primordiale de l’auteur mais s’il laisse une place importante à l’amour sous ses différentes formes jusqu’à la rupture. Alain Marc propose de « déromantiser » la poésie pour la moderniser et lui donner plus de verve, plus de vivacité, plus de rythme, … Il travaille la forme de ses textes plus que leur fond, il emploie des figures de style, l’anaphore surtout dont il fait un abondant usage, pour atteindre le but qu’il recherche.

L’amour étant l’un des sujets qu’il aborde régulièrement dans ce recueil, j’ai retenu quelques extraits pour illustrer mon propos ci-dessus :

« Ce matin au petit déjeuner / me sont apparus plusieurs clichés / Je la revoyais toute en dentelle / comme cette nuit elle était belle / aussi jolie que dans la journée / avec son petit visage de fée / Oh ! / J’ai rêvé d’elle / J’ai rêvé d’elle / Je m’envole telle une hirondelle / … ».

« Mais dans la tête qu’elle est longue la semaine / Quand on est coupé de la personne qu’on aime / Mais dans la tête qu’elle est longue la semaine / Quand on ne peut plus dire de vive voix « Je t’aime » !
« Tu dis m’avoir aimé mais tu t’es retirée / Je sais que pour toi j’aurais fait mille folies / sans réfléchir je t’aurais adressé ma vie / J’ai si mal qu’à tout jamais je veux t’oublier // … ».

En vers, en prose, Alain Marc expose dans ce recueil ce qu’est la poésie romantique, la poésie de l’adolescence, la poésie contemporaine, la poésie qu’il écrit, la poésie qu’il voudrait lire et celle que j’ai lue et que j’ai aimée…