Permettez-moi de palpiter
de Pauline Picot

critiqué par Lapin Blanc5, le 19 novembre 2024
( - 69 ans)


La note:  étoiles
un grand petit livre, émouvant et touchant
Si l'on regarde les pages de gauche, on a une silhouette, tendue en arrière, inconfortable, cou cassé vers le ciel, une silhouette instable, dans une position difficile à tenir, une silhouette immobile sur laquelle on peut zoomer en faisant défiler très vite les pages (ce livre est aussi un flip book) et l’univers est entier contenu dans ce corps.
Si l’on regarde les pages de droite, on a un peu la même chose : des poèmes qui évoquent le quotidien, les petits tracas, la vie, l’amour parti, les grandes questions que nous soupesons avec nos maigres bras, que nous évoquons malgré notre sentiment d’impuissance. Et à force de lire les poèmes des pages de droite, c’est tout notre univers qui apparait : contradictoire, frustrant, imparfait, mais bel et bien le nôtre, celui avec lequel il faut composer. Nous sommes ici, nous n’avons pas choisi (toujours avoir en tête cette phrase de Beckett : « Mais réfléchissez, réfléchissez, vous êtes sur terre, c’est sans remède ! »).
« Permettez-moi de palpiter » qui sorti début septembre aux éditions Vroum est un grand petit livre, émouvant, touchant. Et dans ses doutes, ses joies, ses questions, ses contradictions, Pauline Picot m’offre un miroir : sans surprise, c'est mon image (mon désarroi comme mes joies) que je vois apparaitre.