Le ciel coulisse
de Nadine Buraud

critiqué par Débézed, le 16 novembre 2024
(Besançon - 77 ans)


La note:  étoiles
Sous le ciel de Nadine
J’ai connu Nadine quand elle a assuré la reprise des publications de Les Carnets du dessert de lune quand ils ont migré de la Belgique vers la Normandie. A cette époque, j’ignorais qu’elle aussi écrivais de la belle poésie, ce n’est que très récemment que j’ai eu l’occasion de lire son dernier recueil, celui que j’évoque dans ce commentaire. Elle écrit de la poésie minimaliste faite de vers courts, même très courts, dans des strophes de deux à quatre vers réunis dans des poèmes de quelques strophes. A la lecture de ses vers, j’ai ressenti que Nadine a une véritable passion pour les mots qu’elle condense pour dire le fond de don âme, de son cœur, sa vie. Des mots musiques, des mots couleurs, des mots odeurs, des mots saveurs…

Dans ses poèmes Nadine évoque la nature, l’univers dans son ensemble, l’humanité avec la diversité des sentiments qu’elle contient et les divers ressentis qu’elle exprime. Ses poèmes sont des images, des métaphores des sujets qu’elle exprime :

« … / laisser le vide remplir / serré comme un café / au fond d’une tasse / … »
« … / le jour étouffe la nuit / une lame se glisse / le cœur se serre / … »
« Dans l’odeur de la nuit / on cherche l’impression / parade de la mémoire / … »
« Ciel laiteux / odeur de paille mouillée / … »

Nadine exprime aussi l’absence, celui qui n’est pas là, celui qui manque tellement :

« On cherche un passage / Un accès direct // et l’autre qui n’est pas là // sur le seuil / endimanché / les bras ballants // on n’est pas content »

La poésie de Nadine, il faut la lire à haute voix pour en goûter la musique, le rythme et la sonorité, il faudrait pouvoir la manger pour connaître le goût et la saveur, il faut la lire attentivement pour en extraire les couleurs et en dresser un tableau...

Cette poésie c’est un voile arachnéen posé sur la lourdeur et la violence qui règnent aujourd’hui dans le monde des hommes…