Bouvier et la part du mal
de Gilles Delabie

critiqué par Marvic, le 13 novembre 2024
(Normandie - 66 ans)


La note:  étoiles
Dans la famille Malet...
Janvier 1954. Vivien Malet est commis à la Halle de Rouen où il aide au déchargements des marchandises.D’une carrure impressionnante mais avec une cervelle d’oiseau, "tantôt naïf, tantôt exubérant ; Vivien n’était pourtant guère méchant, encore moins vicieux... ", alors la découverte de son cadavre à l’arrière d’un camion surprend tout le monde ;
Mais ce n’est pas l’hiver normand étonnamment glacial qui va empêcher le commissaire Bouvier d’enquêter accompagné du jeune inspecteur Péqueri qui pour sa première enquête criminelle, va devoir faire preuve de courage et d’abnégation.
Très vite Bouvier va découvrir des incohérences dans la vie du jeune Vivien.
Il souhaite annoncer lui-même la mauvaise nouvelle au père du jeune homme et rencontrer ce dernier, puissant personnage, homme le plus riche de la région, maire, et probablement futur député.
"sonder le crâne d’un Cauchois est plus dur que percer un coffre-fort, à croire qu’ils sont faits de la même matière... "

Le premier contact est d’une telle brutalité que le commissaire doit intervenir. Et les rencontres suivantes ne seront pas plus cordiales. Bouvier découvre avec stupeur la puissance diabolique de cet homme, Gustave Malet.
" La famille Malet ? Quand vous les connaîtrez, vous comprendrez… Ils sont sans cœur tous autant qu’ils sont et, croyez-moi, ils sont nombreux ! Tous des sans-cœur ! C’est comme qui dirait une tare congénitale..."

Un roman policier intéressant qui nous plonge dans une autre époque remarquablement réaliste.que ce soit dans les conditions de vie, la valeur des choses (les anciens francs) ou même le froid tristement célèbre de l’année 1954.
L’énigme est toujours aussi bien construite, l’enquête sans temps mort et l’on découvre avec autant d’effroi et de dégoût que Bouvier, la vérité.
Le vocabulaire des dialogues, vraiment très local, peut à mon avis, dérouter certains lecteurs.