Les ombres de la vallée
de Viveca Sten

critiqué par Incertitudes, le 11 novembre 2024
( - 40 ans)


La note:  étoiles
Une tragédie familiale
J'adore ces polars scandinaves. Je pourrais les lire à la chaîne. Pourtant, ce sont toujours les mêmes cadres, les mêmes thématiques, les mêmes personnages. Mais il y a un je ne sais quoi d'accrocheur.

Les environnements peut-être. Inhospitaliers au possible. Balayés par le vent, la neige, le froid extrême. Ça et les montagnes tout autour renforcent un sentiment d'urgence, de malaise, de mystère.

Les personnages complexes. Ces policiers ont tous leurs qualités et leurs défauts, des fêlures internes, de vieilles cicatrices bien souvent à cause de leur famille. Ce sont de bons professionnels qui vont jusqu'au bout de leurs limites physiques et mentales pour résoudre l'affaire.

Et puis, il y a tout ce que ça raconte sur les failles de la société suédoise. L'homosexualité encore taboue dans la police. Les relations amicales/amoureuses entre collègues. La difficulté d'être parents. Les violences conjugales (ça ressort assez souvent chez ces auteures-là). Pour Les Ombres de la vallée, c'est le sujet des sectes (ou plutôt les communautés évangéliques). Un pasteur charismatique lavant le cerveau de ses ouailles. Réduisant les femmes à des objets de décoration. Le mécanisme d'embrigadement est bien décrit : ce sont des gens faibles, seuls, malléables à qui on donne le sentiment d'appartenir à un groupe, une famille. Ça leur donne un but dans la vie..

A la fin, personne n'en sort indemne. Je me demande comment ils font pour tenir psychologiquement.