Une chose à cacher
de Elizabeth George

critiqué par Tistou, le 6 novembre 2024
( - 68 ans)


La note:  étoiles
L’excision au cœur du roman
Cette romancière américaine en pince manifestement terriblement pour l’Angleterre et particulièrement Londres puisque l’essentiel de sa production est consacré à l’inspecteur Lynley, du New Scotland Yard, à Londres. Une chose à cacher ne déroge pas à la règle puisqu’il s’agit du vingt et unième roman – et dernier en date – articulé autour d’une enquête de l’inspecteur Lynley et de ses acolytes habituels, Barbara Havers et Winston Nkata.
Mais la « vedette » de cet ouvrage c’est bien l’excision, excision dont sont encore victimes – et apparemment en Angleterre et à Londres aussi ! – de petites filles africaines, nigérianes ou somaliennes notamment.
Tout commence par la mort d’une agente d’une brigade de lutte contre les violences faites aux femmes, Teo Bontempi. Elle a été retrouvée inconsciente dans son appartement. On va s’apercevoir qu’en réalité elle a été tuée. En relation avec sa fonction, pour des problèmes personnels ? L’autopsie va révéler que Teo Bontempi était particulièrement concernée par l’excision, dans les violences faites aux femmes, puisqu’elle avait elle-même été excisée.
Elizabeth George va nous promener dans tout Londres, des beaux quartiers aux plus misérables pour démêler une réalité qui parait folle ; des exciseuses locales sont encore en activité, et même des cliniques sauvages consacrées à cette pratique …
Un très long ouvrage, 650 pages, dont l’intérêt ne faiblit pas et qui fait quasiment acte de documentaire sur cette pratique barbare et hors du temps. Elle l’exprime elle-même à la fin des remerciements :

Le sujet de ce livre est parfois difficile à appréhender. Il est urgent de braquer les projecteurs sur ce fléau pour mettre un terme à tant de souffrances, mais aussi pour que l’on cesse de détruire la vie des femmes en voulant les rendre « pures » et « chastes », et donc aptes à devenir de « bonnes » épouses.

Et c’est par le biais d’une enquête policière qu’Elizabeth George est passée. Une enquête convaincante …