Dernière chanson avant l'oubli
de Mathieu Tazo

critiqué par Bernard2, le 29 octobre 2024
(DAX - 75 ans)


La note:  étoiles
Road trip nostalgique
Lu dans le cadre du Prix Chronos de Littérature, favorisant les rencontres intergénérationnelles autour de la lecture. Public ciblé : les "20 ans et +".
Aux États-Unis, cinquante ans après le mythique concert de Woodstock, Lazare, pour des raisons étranges, prend dans sa voiture Gloria, une ancienne chanteuse de l'époque, atteinte d'Alzheimer, Swann, qu'il prétendra être son fils, et Jade, une femme voulant aller voir son père à l'agonie.
Road trip curieux et passablement ennuyeux de par son déroulement à la limite du burlesque. Il y avait pourtant matière à une réflexion plus profonde sur ce mouvement hippie dont il ne reste désormais plus rien. Et lorsqu'on analyse les fondements de cet échec, on trouve d'étranges similitudes avec notre société actuelle, française y compris, qui semble donc vouée au même résultat.
On pourrait résumer cette époque révolue et la comparer à celle d'aujourd'hui avec quelques phrases – page 120 – et qui ne sont pas de l'auteur du livre :
« On reconnaît une société décadente à sa stagnation économique, à sa pourriture institutionnelle, à son épuisement culturel et intellectuel, le tout dans un niveau élevé de prospérité matérielle et de développement technologique. Lorsqu'on accepte la futilité et l'absurde comme des valeurs normatives de la société, la culture est décadente. Nous souffrons de la maladie du confort.»  Jacques Barzun.
Quant à la nostalgie de cette époque pour ceux qui l'ont connue, en voici - page 212 – le triste bilan :
« Les années soixante fascinent souvent ceux qui ne les ont pas vécues...... Il n'y avait rien de beau dans ces années-là...... mais les bases d'une contre-culture qui...... s'est affirmée face à la culture de masse...... Les jeunes voulaient créer une nouvelle société, égalitaire.... Finalement, ils ont été absorbés et cette contre-culture s'est diluée jusqu'à disparaître. »