La vie qui reste
de Roberta Recchia

critiqué par CHALOT, le 28 octobre 2024
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
roman social et familial
La vie qui reste

L’auteure signe là son premier roman.
L’œuvre est dense, bien soignée et se déguste de la première à la dernière ligne.
Comme je le fais à chaque fois, je ne lis pas la quatrième couverture avant d’avoir terminé toute ma lecture.
Le commentateur présente ce roman comme celui de la résilience, de la mémoire et de la force de l’amour. C’est un peu ça mais c’est plus car cette saga familiale aborde la question de la place des femmes dans la société, italienne, ici .
Jeune fille habitant chez ses parents à Rome, Marisa est enceinte et tout irait bien pour elle si le père de l’enfant à naître ne lui avait pas annoncé qu’il la quittait pour épouser la fille de son patron.
Marisa est perdue, désespérée, c’est alors que son père, artisan charcutier lui propose d’épouser un jeune homme courageux qui lui tourne autour.
Ce mariage qui est une bouée de secours pour la jeune femme va être une union d’amour.
Ces deux là vont s’aimer.
Nous sommes presque dans un conte de fées moderne, la famille est unie et si Marisa perd le bébé suite à un accident, elle sait qu’elle va connaître le bonheur avec Stelvio qui va seconder son père à la boutique.
Tout va bien dans le meilleur des mondes quand une vingtaine d’années plus tard, leur deuxième enfant , une fille magnifique et pleine de ressources est violée et assassinée par trois voyous sur la plage de Torre Domizia.
Toute la famille est ravagée par la douleur, Marisa sombre dans la désespérance et son mari commence à boire.
Comment se reconstruire après un tel drame ?
La résilience n’est pas facile, elle est impossible, à moins qu’un tuteur de résilience qu’on attendait pas, survienne.
C’était une famille parfaite dans la vie d’avant et elle se trouve explosée durant la vie d’après.
Plus de la moitié du livre raconte les faits, l’enquête bâclée puis reprise par hasard et c’est à ce moment là que la force de l’amour survient.
Ce livre émouvant nous plonge dans l’horreur de ces viols qui perdurent, voire se multiplient. Il nous entraîne dans une réflexion sur la justice, l’inégalité devant la loi et l’énergie de celles qui finissent parfois à surmonter le traumatisme et à revivre.
Combien y arrivent et combien perdent tout espoir

Jean-François Chalot