Les Coquillages ne s'ouvrent qu'en été
de Clara Héraut

critiqué par CHALOT, le 22 octobre 2024
(Vaux le Pénil - 76 ans)

La note: étoiles

roman qui bouscule les certitudes

Les coquillages ne s'ouvrent qu'en été

Quel beau titre, bien choisi ! L'important c'est que ces coquillages ne se referment pas à cause d'une mauvaise manipulation !
Léna et Phoebe, deux sœurs adolescentes arrivent en vacances sur la côte basque, avec leurs parents.
Elles y viennent tous les étés depuis leur tendre enfance.
Elles y ont des ami-e-s et y ont fait des rencontres.
Les parents ne naissent pas parents, ils le deviennent et parfois ils commettent des erreurs.
Qui n'en commet pas ? L'important, c'est de comprendre et de corriger avant qu'il ne soit trop tard.

La mère, possessive considère Phoebe l'aînée comme celle qui réussit bien alors que sa sœur très sauvage ne fait que des bêtises. Le père, quelque peu absent est tout à la réussite de sa carrière. Il aime ses filles mais ne sait pas faire.
Les deux filles qui étaient inséparables et complices auparavant se parlent peu et ne se comprennent pas.
Voici la toile de fond de ce roman.
Phoebe qui a rompu sans raison apparente avec son amour Isaac est mal dans sa peau. Elle essaye de fuir celui qu'elle aimait et n'arrête pas de souffrir en silence.
Personne dans la famille ne se rend compte de son mal être.
Léna, la « sauvageonne » annonce à sa mère qu'elle veut arrêter ses études.
Elle se sent attirée par les filles et rencontre Inaya qui, elle, ne cache pas son orientation sexuelle.
La pression burn-out étudiant et la pression parentale sont au centre de ce roman magnifique qui pose les problématiques et répond aux questions que peuvent se poser les jeunes et les parents.
J'invite tous ceux et toutes celle qui s'interrogent sur la question portant sur les orientations sexuelles « différentes » de lire ce roman qui ouvre des portes à la compréhension ?
Toutes les certitudes sont bousculées mais pour la bonne cause, celle qui consiste à écouter les jeunes et à les accompagner au lieu de les laisser faire ou de les enfermer dans un carcan !

Jean-François Chalot