Mon combat pour des forêts vivantes
de Lucienne Haèse, Sandrine Clarac (Co-auteur)

critiqué par Jfp, le 8 octobre 2024
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans)


La note:  étoiles
lulu du morvan
Lucienne Haèse, plus connue sous son nom de guerre "Lulu du Morvan", a été récemment révélée au grand public grâce à quelques émissions de télévision où elle a "crevé l’écran" par sa verve, son naturel et sa profonde sincérité dans son combat pour sauver ce qui reste de la forêt morvandelle. Mais qui connaissait sa vie, ses origines, ce Morvan profond de son enfance où elle a puisé son énergie et sa connaissance profonde du milieu forestier ? Elle se livre à cœur ouvert, dans un style incisif, sans occulter ses faiblesses et les difficultés qu’elle a éprouvées pour acquérir un savoir trop longtemps cantonné dans le domaine universitaire. Elle qui n’a guère connu l’école dans sa famille d’ouvriers-paysans a dû pour acquérir connaissance et diplômes suivre pendant de longues années les cours du soir du Conservatoire National des Arts et Métiers. Sauver la forêt, son credo initial d’amoureuse invétérée de la nature, impuissante devant les désastres causés par l’exploitation de la forêt à des fins purement spéculatives, s’est rapidement transformé en action militante, avec l’aide d’amis, toujours plus nombreux et décidés, ne craignant pas d’utiliser les armes juridiques à leur disposition pour faire de la forêt ce qu’elle devrait être : un bien commun. Un credo allant à l’encontre de cette phrase, terrible dans ses sous-entendus, qu’elle rapporte dans son ouvrage : "Ce n’est pas la rue qui va nous apprendre à gérer la forêt !". On se croirait revenu aux temps où l’abolition des privilèges était le crédo des sans-culottes. Une voix s’élève, nous dit l’éditeur, espérons qu’elle sera entendue…