Apprendre à bien parler des sciences: La vierge et le neutrino
de Isabelle Stengers

critiqué par Colen8, le 29 septembre 2024
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Ecologie des pratiques
Le Progrès longtemps perçu comme une spirale vertueuse se heurte à de multiples contestations au nom de l’avenir. Une fois sortis des laboratoires les OGM par exemple ou les nanotechnologies sont détournés par les différents pouvoirs à bien d’autres fins avec la caution de scientifiques devenus leurs complices parfois à l’insu de leur plein gré.
L’écologie des pratiques viserait à introduire les sciences cognitives, à laisser entrer des sociologues et des philosophes dans la cuisine de la physique expérimentale, à laisser la place au doute sans succomber au relativisme sceptique quant à l’interprétation des résultats, à être capable de distinguer croyances et fabriques des connaissances(1).
Autant est claire la 4ème de couverture, autant restent sibyllines eu égard au titre(2) les réflexions proposées par Isabelle Stengers dans cet essai notamment influencé par les écrits anciens de l’Américain John Dewey avant les « études culturelles » venues du monde anglo-saxon il y a plusieurs décennies, par les « Mille plateaux » de Deleuze et Gattari ou encore par Bruno Latour.
(1) Avec les exemples pris arbitrairement : d’un côté les dévotions des pèlerins aux sanctuaires de la Vierge, de l’autre les dispositifs sophistiqués mis en œuvre pour la mesure des neutrinos solaires.
(2) Initialement publié en 2006 avec en sous-titre : les scientifiques dans la tourmente.