La morte amoureuse
de Théophile Gautier

critiqué par Pucksimberg, le 28 septembre 2024
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Un chef-d'oeuvre du fantastique
D’un âge avancé, le narrateur s’apprête à narrer une mésaventure qui lui est advenue et qui l’a mis à rude épreuve dans une période où il s’est fait ordonner prêtre. Il avait aperçu dans une église, une femme qui le subjugua : Clarimonde. Plus tard, on fit appel à lui pour qu’il vînt au chevet de cette femme mourante. L’évêque Sérapion le mit en garde contre cette femme, qu’il nommait goule ou créature infernale. En effet, elle continuait d’apparaître au narrateur …

Cette nouvelle fantastique de Théophile Gautier est particulièrement réussie, mystérieuse et envoûtante. Cet homme d’église, fidèle à Dieu, qui tombe amoureux de Clarimonde a quelque chose de scandaleux ou de maléfique assez plaisant pour le lecteur. De plus, il y règne une atmosphère sensuelle malgré le caractère lugubre de la nouvelle. Clarimonde était morte après 8 jours d’orgie, elle est dépeinte comme une créature aux talents sensuels et sa proximité avec le vampire font d’elle une créature intrigante.

L’écriture de Théophile Gautier est très belle, élégante et poétique. L’on retrouve un peu l’atmosphère qui régnait dans « Arria Marcella » du même auteur. Il parvient à captiver le lecteur et à créer un climat inquiétant. Cette nouvelle peut être vue comme un combat entre Dieu et Satan. Elle brouille les pistes si bien que le personnage ne sait plus si ce qu’il vit est rêvé ou bien réel.

Cette nouvelle a la saveur des nouvelles fantastiques du XIXème siècle et un charme empreint d’une certaine modernité.