Famille Royale
de Stéphane Rousseau

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 23 septembre 2024
(Montréal - 55 ans)


La note:  étoiles
Nudité et autres choses embarrassantes
Stéphane Rousseau est un humoriste, comédien et animateur connu des deux côtés de l’Atlantique, mais avant tout un garçon fort sympathique.

Dans cette autobiographie, il retourne vers son enfance et son adolescence au sein d’une famille ouvrière de Montréal. Rousseau dresse un tableau vivant de cette période, marquée à la fois par les défis et les moments de joie. À travers ses récits, il explore les thèmes de la résilience et du pouvoir de l'humour pour faire face à l'adversité. Il raconte ses expériences avec la maladie, la perte et les complexités de la dynamique familiale.

Ses souvenirs sont abordés de manière frontale, sans détours. De ses années passées dans un camp de nudiste, on retient la description de personnages rustres et truculents qui ne laissent pas indifférents. De même pour les ravages du cancer qui ont emporté sa mère. Lui-même frôle la mort un peu trop souvent, par témérité ou naïveté. Mais, la figure centrale demeure son père Gilles qu’il dépeint avec amour mais aussi de manière peu flatteuse. Malgré l’admiration sentie qu’il éprouve pour lui, il n’excuse jamais ses comportements déplacés. Car nous parlons ici d’une autre époque. Un temps moins politiquement correct durant les années 70-80. D’ailleurs, il faut noter son audace d’oser raconter les mœurs de cette période sans s’autocensurer.

Pour une figure publique, Rousseau se dévoile entièrement. La succession d’anecdotes rocambolesques, gênantes ou rigolotes est fulgurante. En filigrane, se dessine l’ascension d’une vedette. Le style est plutôt simpliste, presque du langage parlé (à la québécoise). Durant ma lecture, j’alternais parfois avec la version audio qui me semblait plus appropriée. Ce n’est qu’à la fin qu’il semble trouver une plume mieux aiguisée.

Tout au long, Rousseau pose un regard extrêmement lucide sur les événements, les autres mais aussi lui-même. Pour cette raison, certaines choses engendrent le malaise. Mais, n’est-ce pas là, au fond, le signe d’une excellente autobiographie?