Reporter criminel
de James Ellroy

critiqué par Bookivore, le 17 septembre 2024
(MENUCOURT - 42 ans)


La note:  étoiles
Deux cold-cases
James Ellroy, on ne le présente plus. Le Chien Fou de Los Angeles est connu pour ses polars mythiques se passant dans le L.A. des années 40/50, pour ses romans entremêlant polar et politique (la fameuse trilogie "Underworld U.S.A.") et sa trilogie consacrée au flic de Los Angeles Lloyd Hopkins.

Il est aussi l'auteur de plusieurs recueils de textes qui, il faut bien l'avouer, ne sont pas aussi mémorables que ses romans : "Destination Morgue", "Tijuana mon amour", "Crimes en série", "Dick Contino's blues". Et ce "Reporter Criminel" publié en 2018 chez nous, sans équivalent aux USA, et qui contient deux longs textes publiés, en 2017 et 2018, aux USA, dans "Vanity Fair". Deux textes qui ne sont pas des nouvelles, mais des chroniques judiciaires, deux cold-cases, un survenu à New York en 1963 (le jour de la Marche de Martin Luther King par ailleurs) et un à Los Angeles en 1976. Le meurtre de deux jeunes femmes dans leur appartement, pour le premier ; l'assassinat de l'acteur hollywoodien Sal Mineo pour le second.

Ellroy, dans un style assez frappé, parlé, très direct, ellroy-esque donc, nous raconte ces deux crimes, ces deux enquêtes, de l'intérieur, cherchant à les élucider (ils l'ont été), à comprendre leurs zones d'ombre. Avec quelques photos à l'appui, ces deux longs textes qui forment ce très court (à peine 200 pages) livre au format mi-poche (il ne sera jamais édité en poche en raison de ça : quel en serait l'intérêt ?) sont, ma foi, très intéressants, sans aller non plus jusqu'à les qualifier de totales réussites. Ce "Reporter Criminel" est plus réussi que "Crimes en série", "Destination morgue" ou "Tijuana mon amour" (recueils regroupant des nouvelles, articles, chroniques diverses, et notamment récits de crimes authentiques comme ici), mais ce n'est pas du grand Ellroy, et on le destinera à ses fans, et pas vraiment pour découvrir ce remarquable écrivain.