En plein vol: Vivre et mourir au seuil de l'extinction
de Thom Van Dooren

critiqué par Colen8, le 4 septembre 2024
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Ecologie philosophique ou « écosophie »
Il y a les albatros de l’archipel Midway au nord d’Hawaï déjà affectés par les résidus de DDT et de PCB dont les oisillons meurent de faim ou étouffés à cause des déchets plastiques ingurgités en guise de nourriture. Quand les vautours en Inde finissent empoisonnés à cause de l’antiinflammatoire diclofénac administré au bétail vivant leur rôle clé dans l’élimination des carcasses disparait avec des conséquences sanitaires lourdes sur les populations rurales. Au-delà de l’intelligence largement reconnue des corneilles en général les derniers spécimens élevés en captivité de l’espèce hawaïenne décimée par la disparition de leur habitat forestier montrent d’étonnantes capacités émotionnelles.
Avec ces exemples et quelques autres d’oiseaux en grand danger Thom Van Dooren confirme son doute sur l’exception humaine comparée à toutes les formes de vie entrelacées dans un échafaudage infiniment complexe. Selon ce courant de pensée philosophique sous-jacent à l’écologie il serait temps de considérer comme un ensemble les dichotomies traditionnelles nature-culture, biologique-social, humain et non-humain. Avec la prise en compte des phénomènes de coévolution, la disparition trop soudaine d’une espèce après des millions d’années d’existence a des conséquences dommageables pour les services que sa fonction peut rendre à quantité d’autres espèces y compris pour la nôtre.