La révolte des Gilets jaunes: Luttes de classes en France
de Collectif

critiqué par CHALOT, le 31 août 2024
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
diagnostic d'un mouvement populaire
L'automne 2018 a été chaud, très chaud.
L'émergence du mouvement des gilets jaunes a pris de court, les politiques et les observateurs et les journalistes.
Subitement des ouvriers, des chômeurs, des petits patrons ruinés ou presque se sont mobilisés de Marseille à Lille en occupant le rond point de leur ville ou village.
Peu à peu, face à l'apathie des décideurs et du gouvernement, ce mouvement qui a pris une ampleur inégalée depuis longtemps a décidé de manifester dans les villes.
Au début, c'était bon enfant mais face à l'attitude des flics, des émeutes ont eu lieu.
Le collectif Ahou ahou ahou a décidé de relater cette action, d'analyser le pourquoi et d'étudier de plus près les différentes composantes.
Au début la lutte des classes est absente, il s'agit là d'une révolte contre la fiscalité, l'augmentation du coût des carburants...On n'y parlait pas politique et les initiateurs qui pour la plupart n'avaient jamais manifesté et n'avaient ni les syndicats ni le mouvement ouvrier comme amis.
Peu à peu , de nouvelles personnes sont arrivées et des militantes et militants de gauche ont exprimé leur solidarité et ont participé à l'action.
Il y avait de tout sur les ronds points, des anonymes, des votants front national, des patrons, des personnes apolitiques....C'était le peuple qui écrivait une nouvelle page d'histoire.
« Les émeutes du 1er décembre ouvrent une nouvelle période du mouvement. Les habitants des rues du Monopoly se réveillent hagards et constatent les dégâts.. »
Tout change très vite.
La radicalité gagne ce peuple.
Les syndicats au-début réticents participent à des manifestations avec les gilets jaunes.
Les représentations sont bousculées : ces personnes qui hier critiquaient les black bloc, les acceptent dans leurs manifestations et applaudissent à certaines actions.
Le sous-titre : « Histoire d'une lutte de classes » de ce livre document n'est pas usurpé : une révolution aboutie ou non commence ainsi par une révolte qui finit par mûrir et s'étendre.
Les gilets jaunes connaissent leurs jours de gloire, une répression sauvage et même parfois meurtrière de la part de l'Etat mais si le mouvement finit par refluer, il en reste quelque chose dans les consciences du peuple en marche et beaucoup d'autres luttes vont s'inspirer de cette expérience unique.

Jean-François Chalot