Histoires de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes
de Anonymes

critiqué par CHALOT, le 29 août 2024
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
une histoire sociale moderne
Histoires de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes

C'est un combat qui a commencé au début des années 70 quand un pré-projet de construction d'un nouvel aéroport a été envisagé sur le site boisé de Notre-Dame-Des-Landes.
Si, avec la « crise pétrolière de 1973 » le pré projet a été mis sous le boisseau il est ressort au tout début du 3ème millénaire.
La résistance des petits paysans, des écologiques et des alternatifs de toutes origines s'est amorcée dès le début pour se déployer au début des année 2000 et surtout au commencement de sa deuxième décennie.
D'un côté il y avait le pouvoir, le maire de Nantes, les oligarques, Vinci, qui a récupéré le marché et de l'autre des habitants, des militants qui voulaient préserver la terre, la faune et le flore et s'opposer à une bétonisation de plus de 1650 hectares.
Ce livre collectif regroupe des contributions d'acteurs opposés à l'implantation de l'aéroport et partisans convaincus de la nécessité de s'opposer à la destruction du patrimoine géographique et géologique .
Au début, il y eu cette rencontre, voire cette symbiose entre des petits paysans et des militants et militantes de toutes origines et bientôt de beaucoup de pays.
Toutes et tous ont commencé à lier une installation « illégale » du site, l'organisation de la résistance et une popularisation.
Les 21 auteurs souvent anonymes qui s'expriment ont été des acteurs engagés, certains comme paysans, d'autres comme occupants solidaires.
Ils expliquent comment l'occupation s'est effectuée et organisée : de la construction de logements précaires au sol et dans les arbres au combat contre la police, la gendarmerie et notamment les gardes mobiles.
Le 16 octobre et le 17 octobre 2013, les promoteurs et leurs alliés semblaient avoir gagné en expulsant quasi militairement la ZAD, la bien nommée « Zone à défendre »....C'était sans compter l'engagement sans faille du mouvement et l'irruption le mois suivant de 40 000 manifestants reprenant possession du site.
Tout n'est pas rose, des oppositions déjà sous-jacentes se développent entre ceux et celles qui veulent que chacun puisse s'installer et qu'une contre-culture solidaire s'installe et d'autres qui souhaitent négocier avec le pouvoir.
En 2018, le gouvernement abandonne le projet d'aéroport, c'est la fête puis malheureusement la division avec les « gagnants » qui ont répondu à l'appel à projet lancé par la sous-préfète et ceux et celles qui de fait ont dû partir carrément de force.
Comme le dit un des contributeurs :
«  La lutte contre l'aéroport semble avoir suivi une direction assez commune aux mouvements de lutte qui sont récupérés, légalisés, perdent leur contenu subversif puis meurent. »
La critique est acerbe, sans faux-semblant mais non dénué d'une certaine clairvoyance.
Ce livre qui est très largement illustré par des photographies utiles du site en lutte n'a pas de numéro d'ISBN.
Pour le commander, adressez un chèque de 18 € à Passerelle Eco 2 rue du docteur Alcide Maurin 26400 Crest.

Jean-François Chalot