L'ogre Minski - le pape Braschi
de Donatien Alphonse François de Sade

critiqué par Quim, le 26 décembre 2004
(Barcelona - 51 ans)


La note:  étoiles
Un Sade trés philosophic et atheé
Ce roman est composé de deux épisodes de le roman "Histoire de Juliette" ,qui sont l´ogre Minski et le pape Braschi . Le premier nous raconte une histoire terrifiant , où pornographie et violence sont melangés au bout de ne les pouvoir les différencier . Le "pape Braschi " c´est une histoire où Sade raconte ses idées philosophiques sur la nature de l´homme,pour pouvoir affirmer que l´injustice est dans la nature et la mechanceté dans l´esprit humain . Je dois vous remarquer que cet deuxième histoire est très irrévérencieuse avec le christianisme , et si on ne les peux pas le lire et les prendre a la rigolade ( les deux histoires ) est mieux de ne les pas lire.
Réflexions et récréations 8 étoiles

Le Petit Mercure propose deux épisodes de L’Histoire de Juliette ou les prospérités du vice qui, publiées en 1997, valurent à Sade d’être de nouveau enfermé jusqu’à la fin de ses jours. Juliette est une femme moderne, intelligente et active en cela qu’elle satisfait ses désirs et ne craint pas d’être cruelle. Sade l’oppose bien sûr à la Justine des Malheurs de la vertu, la femme asservie, soumise au bon vouloir des hommes, la femme ancienne. « Ce conte de fées pour grande personnes, écrit Michel Camus dans la préface, peu impressionnables et douées d’une pointe d’humour philosophique met en scène l’apologie du Mal ou les « noirceurs » de la nature en imaginant des situations extravagantes ». Extravagantes, en effet, irreprésentables pour la plupart, ces situations, si elles sont imaginables au regard de l’histoire des cruatués humaines, ne sont pas possibles : c’est dans l'interstice, dans cette part d’irréalité, que se niche l’humour.
Ces scènes sont des pauses, des récréations entre deux dissertations philosophiques parfois ennuyantes, comme dans la longue énumération, que fait la pape Bruschi, pour cautionner ceux qu’il perpètrent, des sévices que les hommes de par le monde et les époques ont infligé à leurs semblables ; parfois franchement roboratives (les pages sur l’hospitalité dans L’ogre Minski) qui semblent s’inspirer de Spinoza (les lois sont le produits du désir et des intérêts des hommes) et préfigurent la philosophie nietzshéenne. Ainsi l’ogre Minski, avec ses appétis immenses, m’a fait penser à Zarathoustra.

Quelques extraits :
L’hospitalité fut la vertu prêchée par le faible : sans asile, sans énergie, n’attendant son bien-être que des autres, il dut assurément préconiser une vertu qui lui préparait des abris. Mais quel besoin le fort a-t-il de cette action ?

Les peuples qui se conduisent ainsi cherchent des appuis ,des protections, parmi les étrangers qui les visitent ; les trouvant plus forts, plus beaux qu’eux, ils désireraient que ces étrangers se fixassent dans leur pays, ou pour les défendre, ou pour leur former, en voyant leurs femmes, des enfants qui régénérassent leur nation.

L’insociabilité endurcit le coeur de l’homme, et le rend, par ce moyen, bien plus propre aux grande actions.

Semblables aux idées de vice et de vertu, elles sont purement locales et géographiques, en sorte, que, tout comme ce qui est vicieux se retrouve une vertu à Pékin, de même ce qui est juste à Ispahan devient injuste à Copenhague. Les lois d’un pays, les intérêts d’un particulier, voilà les seules bases de la justice.


Kinbote - Jumet - 65 ans - 29 janvier 2005