Chant pour Europe
de Paolo Rumiz

critiqué par Veneziano, le 9 août 2024
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Les racines d'une utopie perdue
L'auteur italien se désole que l'Europe soit devenue une utopie dépassée à laquelle plus personne ne croit, de son fait, par son manque de vision politique, par le coup de glas du Brexit. Pourtant, aux origines, il a représenté beaucoup, une ouverte de paix, bien sûr, comme un projet des partages, une construction rassembleuse.
Et, pour le (dé)montrer, il tisse une analogie autour de la Méditerranée, à la fois le lieu où Zeus a séduit et enlevé Europe, et celui où les migrants périssent en espérant rejoindre un eldorado encore porteur de sens. Les mythes nous parlent et trouvent un écho dans l'actualité. Une histoire et une civilisation, voire une culture, nous unissent donc, ce qui devrait nous inciter à dépasser une frilosité et une déception face à des politiques techniques influencées par la pression de grands groupes.

Cet essai entrecroise donc plusieurs dimensions d'une même réalité politique et sociale, pour inviter à réfléchir sur ce qui nous lie, plus important que ce qui nous sépare. Quelque chose est à reconstruire, autour de visions et d'espoirs communs. La méthode s'avère singulière mais intéressante. C'est à méditer : ce livre fait fort utilement réfléchir.