Après l'abolition: Les fantômes noirs de l'esclavage
de Kris Manjapra

critiqué par Colen8, le 4 août 2024
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Un préjudice inhumain jamais réparé !
Entre les récits des victimes et ceux des bourreaux il y a rarement coïncidence. Les politiques d’abolition de l’esclavage lentement mises en œuvre par les régimes inspirés des Lumières européennes en donnent un bien triste éclairage. En renonçant à leurs esclaves les propriétaires enrichis sur leurs dos par le commerce du coton, du sucre ou du café après l’exploitation des métaux précieux ont inventé toutes sortes de parades.
Aux Etats-Unis, dans les Caraïbes, en Amérique latine, autrement dit dans les empires britanniques, français espagnols et portugais ils ont su se faire allouer de juteuses indemnisations. Par exemple une majorité des esclaves libérés mais sans ressources ni droits civiques ont été contraints à des années de travail forcé pour leurs anciens maîtres quand ils n’ont pas été contraints comme à Haïti à racheter leur libération à la France.
Le trafic d’êtres humains saisis en Afrique durant des siècles a été suivi par les guerres européennes de colonisation n’hésitant pas à réprimer par une violence extrême, parfois des massacres génocidaires les moindres tentatives locales de résistance. Kris Manjapra insiste sur une dette jamais soldée, un préjudice jamais réparé envers les peuples africains profondément déstructurés et leurs descendants partout ailleurs.