Les écus de messire Arne
de Selma Lagerlöf

critiqué par Pucksimberg, le 3 août 2024
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Se venger de trois assassins
Messire Arne et sa famille ont été assassinés par trois brigands qui ont voulu s’attaquer à l’homme le plus riche du coin afin de s’emparer de son trésor. Seule une petite fille qui s’était cachée n’a pas été tuée et sera missionnée par sa sœur adoptive pour venger la famille et surtout permettre aux âmes des défunts de se reposer.

Selma Lagerlöf est née dans le Värmland en Suède. Elle a fréquenté les paysans de sa région et connaît toutes les légendes qui animaient les discussions des habitants. Certaines d’entre elles ont été couchées sur papier et ont quelque chose de désuet. Généralement, les textes qui semblent datés montrent ainsi leurs limites par leur manque d’intemporalité. Mais avec Lagerlöf, ce point ne fonctionne pas : le texte renvoie à une époque ancienne mais possède un charme qui saura séduire le lecteur d’aujourd’hui. L’écrivaine possède un vrai talent de conteuse, et à la façon d’une vieille narratrice au coin du feu, elle nous raconte des histoires qui mêlent réalisme et fantastique et qui savent captiver le lecteur.

La région du Värmland est dépeinte rapidement et permet au lecteur d’imaginer les atmosphères dans les tavernes ou tout simplement de visualiser les paysages et le climat de cette région suédoise. Les personnages ne sont pas manichéens. Le jeune personnage féminin principal pourra à la fois faire ressentir de la compassion pour elle et agacer quand elle sera hésitante sur certains points. Ce n’est pas vraiment un personnage de conte de fées, elle est plus complexe.

L’écriture exerce son charme et on se laisse volontiers porter par la narration de l’écrivaine, curieux de connaître la suite. L’on sent aussi que l’écrivaine a des valeurs qu’elle défend dans cette histoire sans tomber dans le récit moralisateur qui aurait pu agacer le lecteur. Ce court roman, pas des plus célèbres de l’autrice, possède de belles qualités littéraires.