Retour à Zornhof
de Gérard Oberlé

critiqué par Léonce_laplanche, le 20 décembre 2004
(Périgueux - 88 ans)


La note:  étoiles
Un demi chef-d'oeuvre
Malheureusement oui, ça démarre comme un chef-d’œuvre mais ça se termine dans le commun de la production littéraire.
Je connais Gérard Oberlé depuis longtemps, comme ça, de loin, sans avoir jamais ressenti le besoin de le lire. Depuis peu, j’ai eu l’occasion de l’écouter par deux fois à propos de ce bouquin ; son ton et ses propos m’ont laissé penser qu’il avait atteint son but, et que « retour à Zornhof « était son livre.
Sans doute très autobiographique, la première partie de l’ouvrage est en effet magistrale : Henri Schott, écrivain sur le retour, retourne en pèlerin sur ses terres d’enfance : les Vosges, un petit bourg du plateau lorrain, Zornhof. L’homme et ses lieux, l’homme et son enfance, le grand-père bigot extrémiste, Baba la grand-mère au cœur de clown, l’oncle Gus modèle fascinant mais peu recommandable, et puis la mère juste évoquée, malheureuse à se pendre ! Avec Schubert et « le voyage d’hiver » en arrière plan…. On touche au sublime !
Et c’est là qu’il faudrait arrêter sa lecture !

La seconde partie confronte l’écrivain fatigué, déphasé, avec l’actualité des nouveaux occupants de ces anciens espaces : une cow-girl au grand cœur, un gitan droit et lettré, c’est-à-dire parfaitement inadapté à ces sociétés « modernes » , des chasseurs confits et bouffis par l’alcool…. Du convenu ! On retourne alors dans le commun et l’attendu, malgré une écriture toujours flamboyante !
Globalement l’ouvrage mérite lecture et grandement, mais quel dommage !
PS : Pour le chef-d’œuvre plein et entier il reste heureusement Schubert.