La Résistance
de Ernesto Sábato

critiqué par Tistou, le 20 décembre 2004
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Ca résiste.
Au crépuscule de sa vie, Ernesto SABATO, auteur, philosophe (?), penseur argentin, nous livre ses doutes et ses interrogations sur le monde tel qu'il est, et surtout le monde où il va. Crépuscule de la vie de SABATO mais aussi crépuscule de notre civilisation (?), monde (?). Il le fait par le biais de 5 lettres adressées au lecteur, et ... et ce n'est pas facile à lire. Il y a de la chaleur, de la conviction, dans ces lettres. SABATO écrit bien. Il a été bien traduit manifestement, mais l'accroche est délicate. Aridité du sujet? Forme adoptée?
E. SABATO s'interroge sur cette terrible dérive, cette accélération de l'évolution de nos modes de vie, des 50_100 dernières années. Il regrette l'humanité, la convivialité des rapports humains tels qu'ils pouvaient exister avant l'avènement des plus récentes évolutions technologiques telles la télévision, la communication virtuelle, ...
Il se montre également très pessimiste quant à l'avenir de la planète et des hommes, enfin au moins quant aux rapports entre les hommes et la planète. Il est vrai qu'il est particulièrement délicat de regarder en face le mur dans lequel nous nous jetons allègrement!
Et donc, il propose la résistance. Que chacun à son niveau pratique la résistance. Résistance contre un mode de vie qui détruit relations entre hommes et relations entre hommes et planète. La résistance, Ernesto SABATO connait. Lui qui s'est élevé, et a sacrifié beaucoup de choses, en résistant au sein de son pays, l'ARGENTINE, lors des heures noires qu'elle connût il n'y a pas si longtemps.
"Le monde ne peut rien contre l'homme qui chante dans la misère." , écrit-il. Il a connu cette situation. Mais peut être que ce qui nous attend est-il plus radical que la misère?