Soldat de la cyberguerre: Un pionnier raconte la cyberdéfense française
de Arnaud Coustillière

critiqué par Colen8, le 25 mai 2024
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Il était temps
2008 : il était temps en France de comprendre la puissance transfrontière du réseau internet ouvert à tous, et de se doter d’une structure sécuritaire contre les ingérences externes. Le Livre blanc sur la défense en a établi l’ambition et les modalités. Son objectif : créer de toute pièce des forces de cyberdéfense destinées à s’intégrer à une campagne militaire. Un nouvel espace de combat vaste et complexe a fait ainsi son apparition comportant les volets défensifs et offensifs. Il se devait d’inclure les systèmes d’information, leurs dizaines de milliers de postes et portables connectés, les systèmes de contrôle-commande fixes et embarqués propres aux systèmes d’armes numérisés mer-terre-air, les liaisons radio et télécoms. Au-delà de ça il impliquait d’assister le gouvernement devant les menaces numériques sur l’ensemble du territoire, de lui apporter les moyens de protection indispensables, de détecter à l’avance les failles possibles, enfin de définir avec les fournisseurs les spécifications industrielles dès la conception des matériels commandés.
2017 : mission accomplie considère non sans fierté le vice-amiral Coustillière, son responsable depuis la décision consécutive au Livre blanc. Dans un contexte de restriction des budgétaire où il lui a fallu apprendre, organiser, recruter des compétences pointues y compris civiles, il donne un aperçu des étapes successives et des premiers résultats de la montée en puissance du système. Hélas les attentats sanglants de Toulouse (2012), de Paris (2015), de Nice (2016) qui n’ont pu être déjoués auront servi à conforter avec le Livre blanc de 2013 la détermination politique de la cyberguerre, laquelle doit impérativement respecter le droit international de la guerre, le droit humanitaire et les valeurs républicaines quelles que soient les circonstances. Les preuves d’efficacité sur le terrain ont été démontrées en Syrie dans la lutte de la coalition alliée contre Daech. Autre objectif de ce récit : informer le public sans nuire à la sécurité des personnes ni des systèmes concernés.
Un glossaire des sigles permet de ne pas se perdre dans le labyrinthe des organismes cités tandis qu’une demande d’assistance est possible avec le lien : https://www.cybermalveillance.gouv.fr/
Le même thème en BD : https://www.bdtheque.com/series/18157/cyberfatale