La Révolution obligée
de Xavier Desjardins, David Djaïz

critiqué par Colen8, le 7 mai 2024
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Nouvelles donnes
Une fois admise l’urgence à rendre soutenable la croissance économique dans le monde, les réponses tardent à venir. Une large part d’ignorance collective masque les interdépendances entre les cycles terrestres de l’air, du climat, de l’eau par exemple et les besoins humains fondés sur l’énergie, les sols, la diversité, la sécurité, les ressources limitées. Comment dépasser des contraintes jugées existentielles pour les uns au détriment des autres, transformer les anciens modèles nés de la révolution industrielle sans nuire aux solidarités instaurées par les Etats-providence démocratiques ? Qui va payer, combien, pour quels résultats ? Comment induire les changements nécessaires dans l’opinion et y faire contribuer le plus grand nombre ?
Les voies suivies par les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre et de pollutions, celle de l’autoritarisme pour la Chine, celle de la loi fédérale pour les Etats-Unis, misent en priorité sur l’autosuffisance stratégique, la maîtrise complète des technologies du futur, bref des facteurs dont l’UE et ses Etats membres se sont naïvement détournés. Sans réel pouvoir exécutif, gagnée par le pacifisme de l’après-guerre l’UE s’est concentrée sur la libre concurrence faisant du libre-échange sa priorité. Avec le double objectif de protéger ses consommateurs et de limiter l’inflation elle a été trop occupée à créer des normes pas toujours applicables à ses propres industries mais favorisant des importations produites à coups de subventions à tout crin.
De l’avis des deux auteurs seule une révolution d’ampleur jamais vue enclenchée en mobilisant des investissements publics et privés sans précédent, en y associant l’ensemble des parties prenantes pourra maintenir une planète habitable pour les prochaines générations. A l’horizon plus ou moins long des résultats attendus le succès dépendra tout autant de la cohérence systémique des actions engagée que du devoir de justice, d’équité et de soutien social envers les populations impactées. Aux optimistes de conclure dans la mesure où la transition est encore loin d’être acquise : « Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer ».
Site de David Djaïz : https://www.daviddjaiz.fr/