Marionnettes d'amour
de Élise Fischer

critiqué par Jfp, le 4 mai 2024
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans)


La note:  étoiles
destins croisés
Milou et Jacinthe sont deux cousines, rousses toutes les deux, issues de deux sœurs jumelles. En plus de leur chevelure flamboyante elles ont un goût commun, disons plutôt une passion commune, pour ce genre théâtral si particulier que sont les marionnettes. Un genre auquel elles vont à leur manière contribuer à donner ses lettres de noblesse. Elles partagent aussi bien d’autres choses, notamment un terrible secret que Jacinthe ne révélera qu’à l’article de la mort. Élise Fischer a écrit un roman profondément touchant, porteur d’un message humaniste et témoignant d’une grande connaissance des beautés et travers de l’âme humaine. Elle ne cache pas ses convictions et ses croyances, son attachement à cette Lorraine qu’elle a chevillée au corps. Les terribles conséquences de la crise qui a vu, en un peu moins de dix années, s’effondrer la richesse industrielle de cette région et mettre au chômage des milliers de personnes, sont tues. On est dans un monde épargné par les aléas de la conjoncture économique, le sujet n’est pas là. Le sujet, ce sont les joies et les peines de tout un chacun, et la souffrance des femmes dans une société, notamment cette Lorraine arcboutée sur des préjugés d’un autre âge, où une femme ne doit se plaindre à aucun prix. Fort heureusement, les marionnettes sont là pour exprimer l’inexprimable…