jonas et le doigt coupé
de Claude Berger

critiqué par Monocle, le 29 avril 2024
(tournai - 64 ans)


La note:  étoiles
Roman, nouvelle ?
JONAS ET LE DOIGT COUPE de Claude Berger "auto éditeur 2020 " 126,- pages


Une enquête d'un commissaire déjanté (surnommé VDM), un peu alcoolique, un peu revêche, qui aime traîner dans les bars sombres la nuit.
On pense à Marlow où à Rovere qui trônait dans une série policière française. (et qui d'ailleurs est ici cité)
Même profil pour le policier de ce récit, muté à des tâches qui l'éloignent de ses collègues, assisté par un second un peu lent mais fidèle.
L'objet de l'enquête réside en la découverte de deux doigts en deux endroits différents. Des majeurs, porteurs d'alliance.

Ce court roman ou cette nouvelle selon la définition qu'on peut donner à ses parutions, a des qualités c'est évident mais aussi quelques lacunes qui ternissent sa lecture. Il est de ces mots et des expressions qui fanent un texte
Une fin délicate, surprenante. Un bon moment de lecture.

"Le doigt est dans la carafe... n’y touchez pas chef... je vous expliquerai... on se voit demain àmidi, sur la place, au Bleu, autour d’un pastis.
VDM ne comprend pas immédiatement puis réalise et se précipite dans le séjour.
Il est là, il gît au fond de la carafe d’alcool de poire. Il repose à la verticale, en appui contre la Williams, l’extrémité sectionnée sur le fond avec, à l’autre bout, l’ongle verni rouge qui semble montrer la direction de la sortie. Il a dû s’enfoncer lentement dans le liquide comme un plongeur en apnée pour venir délicatement se caler sur le fond.
Il le trouve sexy ce doigt que grossit à peine l’effet de loupe provoqué par le verre de la carafe. Avec sa forme parfaite, sa finesse, ses petites taches de rousseur et son ongle chanelisé."
sic,