Quand les politiques nous faisaient rire
de Jean-Louis Debré

critiqué par CHALOT, le 17 avril 2024
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
De l'humour en politique, le passé !
Quand les politiques nous faisaient rire

Ce temps est révolu ou presque, il nous reste le quiproquo , la boutade....Aujourd'hui c'est le communicant qui fait les discours et les sondages qui influent.
Ce livre de Jean Louis Debré nous conte les bons mots, les traits d'humour des politiques d'hier à l'Assemblée Nationale ou au Sénat.
On ne s'ennuie pas dans ce livre.
En couverture, on trouve Chirac et Mitterrand qui avaient le bons mots, le premier n'hésitait pas à se laisser aller contre ses adversaires et ses faux amis, tandis-que le second, débatteur redoutable et excellent orateur n'hésitait pas à brocarder ceux qui étaient contre lui.
De Gaulle , lui même savait régler ses comptes avec une phrase assassine comme comme celle prononcée en 1946 contre les démocrates chrétiens du MRP :
ils faisaient « penser à des enfants de chœur qui boivent les burettes à la messe. »

La consultation des archives des séances publiques des assemblées sur le Journal officiel est révélatrice.
Certains extraits de discours repris par l'auteur sont à déguster comme celui-ci venant d'un élu « Chaque fois qu'une jeune fille est enceinte dans ma circonscription, je me sens concerné. »
Jean Louis Debré nous fait sourire et même rire mais il n'hésite pas à se brocarder lui-même quand il reproduit une de ses remarques publiques au moment où était discuté un projet de constitution, il s'agissait pour lui de répondre à Mamère, député de Gironde :
« Je préfère la constitution de mon père à celle de Mamère » Effet garanti comme il le rappelle avec humour.
Un parlementaire n'a t-il pas demandé à un ministre de durcir son sexe...le lapsus a fait éclater de rire l'hémicycle mais ce passage a été retiré du compte rendu des débats...on ne sait pas si le texte a été modifié !
Quand Balladur explique que pour lutter contre l'abstention, il faudra faire du « bouche à bouche », Chirac est sans pitié quand il envoie son scud « Ce type, disait Chirac. C'est quand même un remède contre l'amour, non ? »

Ce livre est un véritable bijou !

Jean-François Chalot