Autant sur la plupart des livres où je donne mon avis, j’ai des choses à dire et il peut m’arriver de faire des "Critiques éclairs" plus longues que la "Critique principale", je l’ai au moins fait une fois là je ne peux que dire : j’ai bien aimé.

Disons que ce roman ressemble à film hollywoodien de braquage sauf qu’ici la bande ne braque pas un coffre, mais propose à une grosse compagnie genre Apple de faire tomber un État, le Brunei, et d’y mettre un dirigeant qui acceptera de les accueillir et de leur laisser mener leurs affaires comme ils le veulent, l’action nous tient en haleine, ils ont tout prévu, mais il y a toujours possibilité qu’un grain de sable fasse tout rater et c’est un peu dommage que tout aille aussi bien, peu de tensions dans l’équipe et malgré des personnalités qui sont opposées, Flora et Jo les agents de terrain ne sont jamais vraiment mis en difficulté. D’un autre côté les personnages sont tous attachants et tous sont indispensables pour mener à bien cette opération.

Si un autre auteur avait écrit ce roman, on pourrait dire que c’est trop romanesque pour être vraisemblable, comme les autres romans où il met en scène l’agence Providence: "Le Parfum d’Adam" sur l’écologie radicale et "Katiba"mais Jean-Christophe Rufin, par son expérience de médecin et ses différents postes dans la diplomatie, donne une certaine vérité, mais s’il insiste bien dans sa postface et ses interviews que c’est une fiction, on sent que ça pourrait arriver réellement, par contre est-ce que ce serait aussi simple dans la réalité?

Dans mon exemplaire, édition Folio, trop souvent à mon goût et ça m’a vraiment énervé le mot "France" apparaît pratiquement chaque fois à la place de merci ou pour remplacer le "Al" d’Al Jazeera et je n’ai pas vu de critique mentionnant cette coquille sur l’édition grand format et je veux bien pardonner sur une ancienne édition ou une édition récente qui reprend le texte sans le modifier ou une traduction car le cerveau repère l’erreur et peut la corriger ou on arrive à deviner le mot, chacun d’entre nous en fait même en étant vigilant et quand ça se limite à une lettre ou un mot, mais quand c’est un mot entier qui pop n’importe où dans le texte et qu’on ne sait pas ce qu’il remplace ça gâche la lecture et puis ça fait pas très sérieux quand c’est une maison d’édition comme Gallimard et un auteur comme Jean-Christophe Rufin qui est membre de l’Académie Française.

Killeur.extreme - Genève - 44 ans - 26 octobre 2025

C'est ici l'histoire d'un coup d'Etat sur un petit pays, le sultanat de Brunei situé dans l'île de Bornéo.

L'auteur y démontre comment avec une certaine fortune, peu d'hommes mais beaucoup de technologie, l'on peut faire main basse sur de riches territoires au régime contesté car autoritaire et aux minorités multiples.

Quant aux animateurs de cette aventure farfelue, ils se trouvent si nombreux que l'on finit par oublier leurs fonctions respectives, et en finale, quelle faction aurait gagné sur l'autre !

D'une certaine manière, J-Chr Rufin nous présente ici les techniques possibles pour parvenir à une prise de pouvoir 'clé en mains' !

La structure de ce roman m'est apparue brouillonne et confuse, ne dispensant pas de plaisir véritable ...

Ori - Kraainem - 90 ans - 11 septembre 2024

Ronald Daume entreprend de créer un coup d’état et de vendre son projet à un magnat des GAFAM, ancien camarade d’école, pour que ce dernier puisse, grâce à son futur état, déterminer lui-même les lois favorables à son business, à savoir en matière de taxation et d’éthique concernant notamment le transhumanisme et le prolongement de la vie… Il se constitue progressivement une équipe de spécialistes, mercenaires et geeks de l’informatique. Ensemble, ils ciblent le sultanat de Brunei.
Flora, une ancienne collaboratrice et conquête, et Jo, un romanichel séducteur peu subtil, partent en éclaireur.
En exploitant les failles de cette société musulmane excluant les minorités et à l'aide d'une bombe ou deux bien placées et grâce à quelques fake news, le chaos se met en place. Les heurts ne se font pas sans morts, mais l’agence de Ronald se dédouane en arguant qu’ils se contentent « de révéler la violence interne d’une société, de la faire apparaître au grand jour. Comme au judo, nous utilisons l’énergie de l’adversaire pour le renverser. »
Jean-Christophe Rufin tente de nous démontrer qu’organiser un coup d’état n’est pas si difficile dans certains cas, avec les bons moyens, même avec très peu de personnes. Semer la zizanie, profiter des failles d’une société et maîtriser l’internet, voilà ce que fait déjà Poutine, pour n’en citer qu’un. C’est particulièrement vicieux, mais malheureusement efficace. Ça fait froid dans le dos !
Ce roman est très bien agencé, à un rythme soutenu, avec des personnages variés et le tout tient très bien la route.

Pascale Ew. - - 58 ans - 3 juin 2024