Les cellules buissonnières - L'enfant dont la mère n'était pas née et autres folles histoires du microchimérisme
de Lise Barnéoud

critiqué par Colen8, le 31 mars 2024
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Une identité de bric et de broc
Le microchimérisme présenté dans cette enquête reste un sujet controversé. Son fondement réside dans le fait que dès l’instant de sa conception chaque individu peut incorporer des cellules d’autrui en même temps qu’il peut lui transmettre les siennes. De la cellule à l’ADN le vivant n’est ainsi fait que d’échanges et de partages. L’éclatement du dogme biologique antérieur du soi vs non-soi a des implications multiples sur la santé, sur la société, sur les croyances religieuses, la psychologie et la philosophie.
Des observations ont montré l’aptitude de cellules fœtales à traverser la barrière du placenta avant de migrer vers l’organisme maternel. Malgré l’abandon d’un lien possible entre des maladies auto-immunes chez les mères et ces cellules migrantes dites microchimériques leur impact s’avère bénéfique pour améliorer la tolérance aux greffes d’organes, réparer des cardiopathies, accélérer la cicatrisation. A l’inverse la migration de cellules maternelles vers le fœtus renforce l’immunité de ce dernier.
S’il suffisait de revoir seulement l’immunologie ! Mais c’est le dogme existentiel de l’identité individuelle qui se trouve mis à mal… Les cas de cellules ordinaires ou germinales allant d’un organisme à un autre se multiplient, d’autant que celles-ci peuvent s’infiltrer et vivre des années durant dans n’importe quel organe y compris dans le cerveau. Comment définir alors l’identité biologique ou mentale d’individus hébergeant des cellules du sexe opposé ? Et celle de leurs enfants conçus par la suite ?
Interview de Lise Barnéoud : https://genethique.org/microchimerisme-nous-nous-c…