Cabotages
de Gilles Ortlieb

critiqué par JPGP, le 21 mars 2024
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Gilles Ortlieb contre toutes attentes

.Gilles Ortlieb a saisi terrains vagues, ruelles en lacis, une contrée inconnue proche de la très vieille histoire comme du quotidie "Je vis depuis lors avec (et quelquefois dans) cet arrière-pays, qui a ses saisons comme le pays réel, où certains faubourgs sont plus ingrats que d’autres mais qui a aussi ses avenues de bord de mer".

En ce sens dans ce livre nous n’abordons plus l’art à travers une surface lisse, rassurante mais ce qu’il en reste. En ce sens la représentation n’est plus la maison de l’être mais une peau vieille et parfois retournée. Elle s’impose toutefois à nous, on croit reconnaître, s’y reconnaître. Mais plus que de montrer elle nous immole en ses mots, nous plonge dans l’impasse dont nous ne sommes pas encore sortis. Et si sur ce qu’il insémine et dissémine, Ortlieb introduit des seuils, il n’existe pas de passages pour autant. Le texte ne sauve pas, il annonce une sorte de fin provisoire et en divers labyrinthes.

Jean-Paul Gavard-Perret