critiqué par Débézed, le 29 février 2024
(Besançon - 77 ans)

La note: étoiles

Et sur cette Pierre ...

Après avoir assez récemment lu un recueil d’aphorismes et un autre de poésie de Gaëtan, je viens de lire cette courte pièce de théâtre, la toute première qu’il a écrite il y a bien longtemps déjà, vingt ans indique son éditeur qui vient de la publier. Cette courte pièce raconte une histoire qui ressemble à un fait divers virant vite au thriller. Difficile de faire le pitch de cette pièce sans prendre le risque d’en dévoiler une bonne partie, je vais donc en dire le minimum juste pour situer l’intrigue dans son contexte. Maxime, un jeune homme reçois tôt le matin un appel téléphonique de sa mère qui s’inquiète de sa santé et de son bien-être, il souhaite expédier au plus vite cet appel quand on frappe à sa porte. Son ami Gustave entre précipitamment en lui annonçant qu’on a retrouvé Pierre, leur ami commun et même successivement plus, dans la position dans laquelle Rimbaud a figé le Dormeur du val. Les deux amis engagent un dialogue vif sur ce que fut Pierre pour eux, tout en soulignant qu’il n’était pas que le bon gars, le petite ami, qu’ils appréciaient tous les deux. Le dialogue cerne de mieux en mieux la personnalité de Pierre et les rapports qu’ils ont eus avec lui jusqu’à la révélation finale…

Gaëtan était encore un tout jeune auteur quand il a écrit cette pièce très courte dont l’intrigue est très adroitement conduite et la chute fort bien amenée. Son style littéraire, son écriture très fluide et ses répliques acérées apportent beaucoup de vivacité à la scène en même temps qu’ils lui confèrent un fond très culturel avec l’allusion au poème de Baudelaire : « Bouche ouverte, tête nue, / Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu … ».

Ce texte donne envie de voir cette scène sur les planches et surtout d’entendre le texte dit par des comédiens pour en apprécier le ton, le rythme et la musique.