Souvenirs de ma tante Esther
de Armel Job, Benjamin Monti (Illustration)

critiqué par Catinus, le 2 janvier 2024
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Quelques minutes de bonheur
Armel Job : « Souvenir de ma tante Esther »
Ceux et celles qui vont consulter la page Facebook d’Armel Job sont certainement déjà tombés sur sa rubrique « Souvenirs de ma tante Esther ». Voici quelques-uns de ces souvenirs proposés dans un joli carnet.
De petits moments de bonheur qu’on lit en moins de une minute.
En voici un parmi 35 autres :

Papier peint

Après le décès de ma tante Esther en 1992, mon cousin David quitta l’appartement qu’il occupait depuis son mariage et vint s’installer dans la demeure de son enfance avec ma cousine leurs enfants. S’il n’avait tenu qu’à lui, David n’aurait rien changé à la maison. Ma cousine n’était pas de cet avis, elle décida de rafraîchir la décoration.
Pour trancher dans le vif, elle entreprit de retapisser l’ancienne chambre de David. Un samedi, elle et David commencèrent à enlever le papier peint un peu ridicule où l’on voyait des lapereaux gambader dans la luzerne, que ma tante avait posé bien des années auparavant.
Soudain, alors qu’il venait de décoller un lé, David s’arrêta. Il dut s’appuyer contre l’escabeau pour contenir son émotion et ses larmes. Sur le plâtre du mur, il venait de lire écrit au crayon, de la main de ma tante : « Mon petit David, pardonne-moi de t’avoir aimé si mal. Ta maman, le 15 janvier 1960. »