Peter Knapp et la mode
de Peter Knapp

critiqué par JPGP, le 15 décembre 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Peter Knapp : l’habit.fait la moniale
Les femmes de Knapp des années 60 ont changé le regard. L’artiste est tombée sur elles presque par hasard et pour « Elle », à l’origine en tant que peintre et graphiste. La directrice de la revue de l’époque (Hélène Lazareff) lui demande de ne pas choisir des mannequins mais des filles expressives. Et avec elle il entre « en » photographie par mode et devient le maître des harmonies (souvent en noir et blanc).

Comme l'illustre ce livre La Parisienne restera à l’époque son modèle. Mais il la fait descendre dans la rue pour libérer la femme dans des mouvements d’ivresse : elles pédalent, courent. Cela provoque une petite révolution. Exit le Dior de l’époque, bienvenue à Courrèges. D’autant que « Elle » ne se veut pas un journal de mode mais pour les femmes. Knapp y fait preuve de son œil habité des lignes et d’une architectonique héritée du Bauhaus et d’une idée de la liberté.

Pour lui comme pour la directrice de la revue dont il est devenu le directeur artistique, la façon de porter un vêtement et plus important que le vêtement lui-même. Le mouvement crée une plus value. Le Zurichois le sublime ici non sans humour, grâce, classe voire un certain surréalisme. La composition de la photo et la femme détrônent le vêtement. C’est la moniale mondaine et sexy qui fait l’habit et non l’inverse.

Jean-Paul Gavard-Perret