Le Belvédère
de André Pieyre de Mandiargues

critiqué par Bookivore, le 27 novembre 2023
(MENUCOURT - 42 ans)


La note:  étoiles
Visions d'un esthète
André Pieyre de Mandiargues, connu pour avoir obtenu le Goncourt avec "La Marge" en, je crois, 1967 (un roman érotique, un peu malsain, qui sera adapté au cinéma, et qui ne compte pas parmi les Goncourt les plus mémorables), était un auteur spécialisé dans l'érotisme, voire même la pornographie, c'est parfois assez trash, à la Guyotat. Il a été le scénariste des "Contes Immoraux" de Borowczyk.

Ce livre, qui sera suivi d'un autre, de deux autres en fait, je l'ai découvert parce qu'il parle, notamment, d'un endroit que j'adorerais visiter un jour, peut-être), situé en Italie, dans la région du Latium : le Parc des Monstres de Bomarzo, un endroit ahurissant, rempli de statues étranges, oniriques, occultes (l'endroit a un fort côté initiatique), un endroit vénéré par Dali, Cocteau, Fulcanelli (qui aurait pu en parler dans ses mythiques livres alchimiques). C'est en faisant des recherches sur le Web, sur cet endroit, que le nom de ce livre, "Le Belvédère", est ressorti. Ce recueil de textes, aucun n'étant de nature érotique (Pieyre de Mandiargues n'a pas écrit que dans ce genre littéraire), comporte en effet "Les Monstres de Bomarzo", récit d'une visite faite par l'auteur dans cet endroit.

"Le Belvédère", publié en 1958, c'est aussi et surtout un condensé d'esthétisme, l'auteur abordant divers sujets (la sculpture de Germaine Richier, par exemple), le tout superbement bien écrit, avec, il est, vrai, parfois, un peu d'élitisme et de dandysme, mais c'est vraiment remarquablement intéressant. Les deux autres essais de l'auteur sur le même sujet, dans le même style, s'appelleront "Deuxième Belvédère" et "Troisième Belvédère", pourquoi chercher la complication.