Le Suaire
de Agnès Michaux

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 3 décembre 2004
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
Remake de la crucifixion : ne vaut pas la version initiale !
Rome, 1350. Bartolomeo, moine obscurantiste, est dévasté par l’affaiblissement de la foi dans le cœur populaire ; la peste qui s’est glissée sous toutes les portes en est pour lui une preuve. Bartolomeo imagine une solution pour ramener le peuple à davantage de piété : pratiquer la crucifixion d’un pseudo-Jésus. Cette mort, attestée elle aussi par un linceul, laverait le monde de ses péchés. On le voit, la peste qui l’atteint, lui, n’a rien de physique, mais ses funestes bubons sont tout aussi nauséabonds.

Rien ne nous sera épargné par Agnès Michaux. La psychologie des personnages n’est pas finement amenée par petites touches, non, loin de là, ce sont des caricatures qu’on nous plaque sous le nez et qui, de surcroît, n’évoluent pas. L’histoire est abracadabrante, les aspects invraisemblables ne semblent pas décourager l’auteur. Tout ceci n’est même pas sauvé par le style qui oscille entre clichés et lourdeurs. Une chose positive, cependant : le livre finit mal. Agnès Michaux évite l’issue facile qui aurait arraché des « ouf, les gentils sont sauvés ». Au total, toutefois, un livre bien faible.