Tintin et les Oranges Bleues - l'album du film
de André Barret, Hergé

critiqué par Bookivore, le 21 novembre 2023
(MENUCOURT - 42 ans)


La note:  étoiles
Version papier du second film
En 1961, "Tintin et le Mystère de la Toison d'Or" sort au cinéma, c'est le premier film avec acteurs sur les personnages de Hergé. Le film est sympathique comme tout, certes daté désormais, mais il conserve un charme d'antan qui ne plaira peut-être pas aux djeunz de maintenant, mais qui rappellera des souvenirs aux plus anciens, qu'ils l'aient vu enfant à sa sortie, ou ultérieurement comme ce fut mon cas. L'album du film, signé des deux scénaristes Barret et Forlani (Hergé ne s'est pas impliqué, il a donné son feu vert, sa bénédiction, mais était occupé avec ses planches à dessiner, excusez-le), sortira un an après. Non-réédité depuis le mitan des années 80, il est un petit objet de collection, pas une rareté, mais pouvant quand même chiffrer plusieurs dizaines d'euros en état impeccable.

Le succès du film entraînera une suite (enfin, plutôt, un autre film, avec un scénario indépendant et tout aussi original que pour l'autre film), qui sortira en 1964, réalisée par Philippe Condroyer (c'est Jean-Jacques Vierne qui avait fait le premier opus) et toujours scénarisé des mêmes Remo Forlani et André Barret (lequel sera le seul des deux à signer les textes de l'album du film). "Tintin et les Oranges Bleues" sortira avec une affiche originale signée Hergé, et on y retrouve Jean-Pierre Talbot dans le rôle principal. Jean Bouise remplace Georges Wilson dans le rôle de Haddock, et pardonnez-moi de ne citer aucun autre acteurs : ils ne sont pas connus, pas forcément français, le film, tourné en grande partie en Espagne (à l'époque franquiste), étant une coproduction avec le pays d'accueil, et on y trouve des acteurs espagnols.

Le film possède les mêmes qualités et défauts que le premier : c'est daté, gentillet (le scénario est moins réussi que pour le précédent opus), mais ça conserve son charme, et les décors naturels de l'Espagne rurale donnent un petit cachet exotique, plein de clichés, comme un livre d'images de l'époque, un petit côté madeleine de Proust en visuel. L'histoire est la suivante : Tournesol a reçu par la poste, de la part du professeur espagnol Zallaméa, une orange bleue, variété qu'il a conçue de toute part et qui a la capacité de pousser même en plein désert, manière efficace de lutter contre la faim dans le monde. Le soir même de la réception du colis, l'orange est volée à Moulinsart. Partant à Valence pour retrouver Zallaméa, Tintin, Haddock et le professeur Tournesol apprennent que Zallaméa a été enlevé. Tournesol, peu de temps après, se fait, lui aussi, enlever, et nos héros vont alors le rechercher...

L'album, paru en 1965, est construit sur le même principe que le précédent (et est tout aussi épuisé que lui depuis les années 80 au moins) : un texte naïf et facile à lire, imprimé en gros caractères, qui résume rapidement le film, et moult illustrations, en couleurs ou en noir & blanc, toutes tirées du film. Je donne la même note, soit 3.5/5, soit un peu mieux que la moyenne, à cet album des "Oranges Bleues" car il est techniquement aussi réussi, ni meilleur ni moins bien. Le film, lui, bien que je l'aime tout autant que l'autre, est, il faut le reconnaître, moins mémorable... Destiné à la jeunesse à la base, cet ouvrage est désormais conseillé aux tintinophiles et collectionneurs uniquement.