Ravenne: Capitale de l'Empire, creuset de l'Europe
de Judith Herrin

critiqué par Colen8, le 31 octobre 2023
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Au cœur d’une vaste toile d’interactions
Une brillante période de 350 ans s’ouvrait après les mises à sac de Rome par les Barbares du Ve siècle, quand déjà l’Empire exerçait son autorité depuis Byzance en orient renommée Constantinople. Centrée sur Ravenne choisie par l’empereur Honorius, succédant ainsi aux précédentes capitales de Milan et Rome celle-ci s’est déployée jusqu’à Charlemagne. Peu auparavant l’irruption de l’Islam ayant balayé sans mal les croyances des juifs et des chrétiens du sud de la Méditerranée, seul le blocage byzantin à son entrée orientale a en quelque sorte favorisé une unité chrétienne européenne.
Son début est marqué par l’installation des Goths venus de l’est, chrétiens selon la doctrine de l’arianisme jugée hérétique par l’Eglise de Rome. Difficile d’accès pour des envahisseurs terrestres ou marins Ravenne centralisait les interactions du double empire méditerranéen, les querelles de succession pour en prendre la tête, celles des doctrines religieuses rapportées par les conciles successifs. Peu à peu le pouvoir temporel byzantin relayé dans la péninsule italienne par les exarques militaires a été contrebalancé par celui des papes s’affirmant comme puissance spirituelle autant que politique.
Les quelque soixante planches couleur hors texte donnent une bonne idée de la splendeur de cette cité impériale d’Italie retombée dans l’oubli par la suite. Malgré un récit très documenté, malgré l’enchaînement des périodes d’une cinquantaine d’années chacune supposée donner une certaine unité à l’ensemble, il en reste une impression brouillonne. Tant de personnages défilent qui pourraient inspirer bien des romans historiques notamment quand l’auteure et d’autres historiens avant elle se sont efforcés de combler les lacunes des archives parvenues depuis cette lointaine époque.
Pour en savoir plus : https://whc.unesco.org/fr/list/788/