Journal d'un scénario
de Fabrice Caro

critiqué par Cecezi, le 26 octobre 2023
(Bourg-en-Bresse - 44 ans)


La note:  étoiles
Chouette couverture
Autant j'ai beaucoup aimé la couverture, autant le roman ne m'a pas du tout emballé. L'idée est sympathique : comment transformer progressivement, à force de compromis, ce qui devait être un film d'auteur abouti à un navet mis au placard. L'histoire est très répétitive, c'est le moins que l'on puisse dire, et le tout n'est pas très inventif. L'ensemble se lit rapidement. Le parallèle entre l'histoire amoureuse de la figure d'auteur, celle de son camarade, et l'histoire inventée aurait pu peut-être conduire à une chute inattendue, mais ça n'est pas vraiment le cas. Je n'ai pas retrouvé l'humour qui faisait mouche des précédents romans de cet auteur.
Dommage pour moi !!
la loi implacable du cinéma 8 étoiles

Journal d'un scénario


Il ne suffit pas d'avoir un nom ou du talent pour écrire un scénario et surtout pour qu'il puisse donner lieu à un film.
Comme beaucoup de néophytes, je me suis posé la question mais aujourd'hui j'ai un élément de réponse.
Boris a écrit un scénario à propos d'une rupture amoureuse. Le film s'appellera « Les servitudes silencieuses » et sera en noir et blanc. L'écriture fine, la poésie et l'histoire dramatique seront autant d'atouts.
Le producteur est conquis, tout va bien et cerise sur le gâteau, Boris, célibataire rencontre Aurélie qui a fait des études de cinéma. Elle encourage l'auteur scénariste.
Tout va bien dans le meilleur des mondes sauf que là il existent des aléas, des freins et un environnement implacable.
On pourrait penser qu'une œuvre écrite donnerait lieu à un film fidèle au scénario avec à peine quelques retouches !
La vie réelle est différente de la fiction, le producteur et de nouveaux associés trouvés par cette épine dorsale de la production veulent des modifications au scénario.
Au début , il ne s'agit que d'un réajustement puis le produit fini projeté est totalement défiguré.
Boris pourrait réagir, défendre son bébé mais il y a deux obstacles : le pouvoir et la personnalité du scénariste  qui d'ailleurs se connait bien :
«  Je connais ma lâcheté naturelle. Je suis beaucoup plus virulent à l'écrit que de vive voix. J'ai été mielleux. Voilà, mielleux et consensuel. C'est un loup qui a composé le numéro, c'est un agneau qui a raccroché. »
Peu à peu, on passe du film d'auteur au navet, le tout pour plaire au producteur, à celui qui espère en tirer le maximum.
Tant pis !
Sur la quatrième de couverture, il est écrit que l'auteur de ce livre « développe ici son art de l'absurde dans un délicieux crescendo comique »....sur le crescendo comide, je suis d'accord quand à l'absurdité, à voir, il y a à la fois une caricature et une plongée dans la réalité d'un système de pouvoirs.
Bien joué !

Jean-François Chalot

CHALOT - Vaux le Pénil - 76 ans - 16 mai 2024