degrés
de Michel Butor

critiqué par Vince92, le 20 août 2025
(Zürich - 48 ans)


La note:  étoiles
Labyrinthique
Dans Degrés, Michel Butor compose un récit-labyrinthe où la notion de “degré” prend plusieurs sens. Faut-il l’entendre comme les degrés de parenté qui traversent le roman ? Comme des degrés de perception, reflétant la succession des voix narratives ? Ou encore comme les degrés de relations entre professeurs, élèves, couples et familles ?
Membre éminent du Nouveau Roman, Butor rejette la construction narrative traditionnelle pour expérimenter une écriture fondée sur la multiplicité des points de vue. Le narrateur principal, un professeur de lycée, cherche à pénétrer l’univers intime de ses élèves. Pour cela, il veut tout savoir : leurs habitudes, leurs lectures, leurs amitiés, leurs familles. Il implique son neveu dans ce projet d’observation, mais le stratagème finit par être découvert, déclenchant une série de tensions.
Plus le lecteur avance, plus il franchit de nouveaux “degrés” de compréhension — sans jamais atteindre une vérité définitive.
D’une lecture exigeante en raison de cette multiplication des points de vue et de l’absence de repères stables, Degrés demeure une œuvre intéressante pour quiconque souhaite s’aventurer dans les méandres de l’expérimentation narrative.