Michel Vaillant, tome 16 : Km. 357
de Jean Graton

critiqué par Bookivore, le 17 octobre 2023
(MENUCOURT - 42 ans)


La note:  étoiles
Vaillant contre les Morin
Paru en album en 1969, deux ans après sa parution dans "Tintin Magazine", voici le 16ème tome de la série "Michel Vaillant", et il fait assurément partie des plus atypiques de la série. Il s'appelle "Km. 357" et est une sorte de version BD du film "Goupi Mains Rouges" (1943), dans lequel il famille de paysans charentais se faisait la guerre pour des histoires de terres, d'héritage, de secrets.
Dans cet album, Michel Vaillant et son ami et collègue Steve Warson se rendent sur le chantier d'une autoroute (Paris-Bordeaux, et l'action se passe en plein Poitou), chantier utilisant des engins construits par le groupe Vaillant. Le chantier en est au 357ème kilomètre et est brutalement interrompu à cause d'un incident : deux des engins ont sauté sur des mines placées dans le terrain. Les employés menacent de faire grève, ne voulant pas, et on les comprend, sauter sur une éventuelle troisième mine qui serait là, quelque part. L'ingénieur, du genre timoré et inexpérimenté, laisse entendre qu'une famille de paysans, à qui appartiennent les dernières terres à traverser par le chantier et qui ont refusé de les céder, les Morin, sont pour quelque chose dans cet "attentat". Ils sont d'ailleurs très mal reçus par les Morin, qui semblent, en effet, être à l'origine de la pose des deux mines. Les Morin, une famille à l'ancienne, dirigée par le patriarche, à qui ses deux fils obéissent sans broncher, une famille digne de celle tenue par Jean Gabin dans "La Horse"...

Un excellent album qui se passe loin des circuits automobiles, ce qui arrive de temps en temps avec les albums de la série, Jean Graton, son auteur, ayant dès le départ décidé qu'il ne situerait pas tous les albums dans le décor des circuits et Grands Prix. "Km. 357" est une vraie réussite à lire et à relire, et c'est au final dommage que cet album ne fasse pas plus que ses 45 pages ; il aurait en effet été très appréciable qu'il en fasse 62 comme n'importe lequel des 13 premiers tomes (et certains de ces 13 premiers tomes auraient mieux fait, eux, de ne faire que 45 pages...rhâââ, on n'est jamais content !).

Un des sommets de la série, assurément.