Le Mur des silences
de Arnaldur Indridason

critiqué par Tistou, le 14 octobre 2023
( - 67 ans)


La note:  étoiles
Quatrième opus de la série « Konrad »
Le mur des silences intervient après, dans l’ordre : Ce que savait la nuit, Les fantômes de Reykjavik et La pierre du remords. Il est à mon sens recommandé de les lire dans l’ordre, Arnaldur Indridason s’imposant une grande cohérence dans ses personnages et leurs obsessions. Et les personnages chez Indridason sont largement pourvus d’obsessions !
Cette série a pour héros – ou personnage central – Konrad. Un policier retraité qui traîne, comme tout enquêteur j’imagine – des affaires non résolues, des questionnements sans réponse. Konrad, lui, traîne aussi comme un boulet le meurtre de son père, non résolu, et pour lequel dans ce roman il va même être suspecté quand on va s’apercevoir qu’il n’avait pas dit toute la vérité à l’époque. L’époque ? Lointaine puisque ce drame s’est déroulé 50 ans auparavant.
Ce drame était déjà sous-jacent dans les trois premiers épisodes de la série, il va devenir plus lancinant, à l’image d’une dent qui vous lance, dans ce mur des silences.
Mais l’enquête principale (enquête ? Rappelons quand même que Konrad est un enquêteur retraité et que ses enquêtes sont menées un peu en sous-marin, plutôt pour rendre service, avec toutes la difficulté que cela sous-entend) nait de ce que Eyglo, une amie aux dons de voyance, l’alerte de ce qu’un cadavre vient d’être retrouvé, emmuré dans les murs d’une maison, maison qu’Eyglo a fréquenté très jeune, et dans laquelle elle s’était sentie réellement mal à l’aise.
L’Islande, c’est petit. Reykjavik davantage encore et il est facile de connaître plus ou moins tout le monde. Konrad va donc utiliser ses anciennes relations policières pour comprendre et tenter de donner des éléments de réponse à Eyglo, véritablement troublée de ce qui a pu se dérouler dans cette maison dans un lointain passé par elle connu.
Il ne s’agit bien entendu pas d’enquêtes pétaradantes et ébouriffantes avec poursuites, échanges de tirs sanglants et bagarres homériques. On tire plutôt côté Simenon, avec un personnage, Konrad, prégnant et central mais complexe, et … c’est un bonheur de lecture. Cette série Konrad aussi bien que la (plus longue) série Erlendur, pour laquelle Arnaldur Indridason est davantage connu.