La capitale de l'humanité
de Jean-Baptiste Malet

critiqué par Colen8, le 22 décembre 2023
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Utopie ? Oui et non
Moins d’un an avant le cataclysme de la Grande Guerre, un groupe de pacifistes philanthropes se rangeait derrière un projet utopique et grandiose, vite retombé dans l’oubli. Seuls en subsisteront un emprunt de Mussolini à ses plans et quelques principes retenus par la future SDN après les conflits. La Capitale de l’Humanité dont il est question s’inscrivait dans une croyance en un avenir de progrès humain universel. Celle-ci allait de pair avec le foisonnement des techniques nouvelles plus ou moins dévolues à l’accélération des échanges et communications planétaires(1) : l’électricité, le télégraphe, le téléphone, la navigation à vapeur, les chemins de fer, la diffusion des connaissances à grande échelle.
Imaginée par Hendrik Andersen(2), l’artiste américain d’origine norvégienne aux sculptures monumentales, financée par sa généreuse belle-sœur Olivia, dessinée grâce aux plans d’urbanisme et d’architecture du Prix de Rome français Ernest Hébrard, l’idée d’un bâtiment dédié à l’art s’est élargie au fil du temps et des rencontres à un Centre mondial de communication. Ayant pour objectif de promouvoir la paix celui-ci devait y accueillir un ensemble d’institutions culturelles, scientifiques et juridiques mondiales. L’histoire vraie de cette singulière expérience ayant les apparences d’une fiction réussie a demandé des années d’investigations opiniâtres et laborieuses à un journaliste décidé à en faire toute la lumière.
(1) Préfigurant en quelque sorte le « village global » de McLuhan, aujourd’hui Internet et les réseaux sociaux.
(2) Ses œuvres sont exposées dans son ancienne maison devenue musée Hendrik-Christian Andersen à Rome.